Du côté du Théâtre de Verdure de Nice, où La Kermesse Festival se déroule jusqu’à ce dimanche soir, on a l’impression d’avoir pris place dans une machine à remonter le temps. Comme si on était encore en train de bâcler nos devoirs de lycéen en écoutant la radio à fond, il y a une vingtaine d’années. Dans les enceintes, des sons qui faisaient bouger la tête et nous laissaient croire qu’on était aux States, alors qu’on habitait... Antibes.
Au début de ce nouveau millénaire, le rap et le R’n’B déferlaient sur les ondes, et Kayliah était l’une de ces voix que l’on entendait fréquemment. En solo avec Belly Dance, Quand une fille est love ou Caractère. Et surtout dans des featurings d’envergure avec Rohff (Qui est l’exemple?) ou Éloquence (Match nul, morceau fort de la bande originale de Taxi 3).
À 44 ans, Kayliah a du recul. Quand les projecteurs se sont éteints, elle a su revenir à la "vraie vie", comme elle nous l’a expliqué avant de monter sur scène aux côtés de Nuttea, Kenza Farah, Tribal King, Priscilla ou encore Boney M et Cascada. "Je suis retournée travailler, d’abord comme serveuse, puis directrice adjointe d’un établissement où je chante aussi."
"C’est ma revanche"
Depuis peu, la Guadeloupéenne savoure tout de même son retour dans une autre sphère, dans des plateaux "vintage" très appréciés d’un public familial et festif, comme celui de La Kermesse. "J’ai disparu pendant longtemps à cause de situations dures qu’on m’a fait vivre, où je ne pouvais plus m’exprimer. Aujourd’hui, c’est ma revanche. Je travaille sur de nouveaux titres, je suis en train de créer une petite équipe. Et j’ai plein de choses à dire."
En attendant, Kayliah savoure la joie de réinterpréter ses titres majeurs des années 2000.
"C’est une chance incroyable de toucher encore le public avec ces chansons qui ont vingt ans. Quand on fait Match nul, on voit que les gens sont à fond et connaissent encore les paroles. Des fois, on m’envoie aussi des vidéos de reprises sur les réseaux sociaux. Pourquoi cette chanson parle encore autant? Sans doute parce qu’elle évoque une fille qui recherche le grand amour, et qu’on sait bien que ce n’est pas facile à trouver. On se demande même s’il existe, parce qu’on tombe souvent sur des connards. Et puis sur ce titre, il y avait un côté challenge qui a plu, les mecs contre les meufs", se marre-t-elle.
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