"Mon père a vécu une belle et longue vie. Ici, il est chez lui. Il va reposer en paix, face à cette baie des Canoubiers qu’il aimait tant ", s’émeut Jean-Jacques Murray, fils de Tony Murray. Mercredi, au cours de la matinée, le milliardaire qui avait fait fortune dans les extincteurs, a été inhumé au cimetière marin de la commune. Il avait 103 ans.
Famille, amis, connaissance, élus... Plus d’une centaine de personnes étaient réunies pour honorer sa mémoire.
Grand ami du producteur de musique Eddie Barclay, il était connu de tous dans la cité du Bailli pour ses incontournables soirées gitanes dans les parcs. Les deux compères "ont fait les belles heures de Saint-Tropez ", précisait la maire Sylvie Siri.
Ami d’Eddie Barclay, roi des soirées gipsy
Entouré par des musiciens de musique gipsy, le cortège a accompagné le défunt vers sa dernière demeure.
Reposer au cœur de Saint-Tropez était une évidence pour Tony. En 1938, alors qu’il a tout juste 18 ans, ce Parisien découvre pour la première fois la cité du Bailli. Un coup de foudre immédiat.
Remplie d’émotion, Sylvie Siri a livré un discours poignant. "Tony était l’une des étoiles les plus flamboyantes du village. Il avait choisi notre commune comme point d’ancrage. C’était son havre de paix. Les Tropéziens étaient une seconde famille. Les habitants ont ressenti une immense tristesse à l’annonce de son décès. Tout le monde l’appréciait pour sa grande générosité."
De nombreux locaux étaient présents pendant la cérémonie.
"Nous nous inclinons devant le soldat qu’il fut ", a-t-elle poursuivi. Et pour cause, avant d’être un véritable homme d’affaires, Tony Murray a combattu auprès des forces de la Résistance lors de la Seconde Guerre mondiale. Au début de l’invasion allemande, il est d’abord capturé par les forces ennemies.
Héros de la Seconde Guerre mondiale
Le jeune homme réussit à s’exfiltrer et rejoint Londres en 1940.
Il s’engage ensuite dans les Forces Françaises Libres et officie comme observateur dans des bombardiers. Le Résistant continue son ascension en devenant navigateur aérien. à ce poste, il coordonnera près de 40 missions.
À la fin des combats, il obtient la nationalité britannique en récompense de ses engagements et reçoit la Croix de guerre, une distinction militaire prestigieuse. Plus tard, il est décoré comme officier de la Légion d’honneur. Un titre qu’il chérira toute sa vie. "Sa vie était admirable et passionnante. Maintenant, il peut veiller éternellement sur nous et sur sa villa [située à quelques encablures du cimetière marin], où vivent toujours ses souvenirs", a souligné sa famille avant l’inhumation.
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