Pendant trois jours, les meilleurs jeunes patineurs français sont à découvrir à Nice

Ils sont jeunes, très jeunes, parfois même tout juste entrés dans l’adolescence. Mais tous, déjà, se projettent sur ces Jeux olympiques qui, en 2030, feront briller, en Baie des Anges, tout ce que la galaxie patinage compte d’étoiles.

Pour la toute première fois de son histoire, la capitale azuréenne, après avoir été terre d’accueil des Mondiaux à deux reprises (en 2000 et 2012), organise ces championnats de France juniors. Sur la glace, c’est une élite resserrée qui tentera de se mettre en évidence, les concurrents ayant dû passer par une phase qualificative.

Mais si un titre, quel qu’il soit, surpique toujours avantageusement un palmarès, grimper sur la plus haute marche du podium, ici à Nice, offrira surtout à l’heureux élu la garantie d’un énorme coup de projecteur sur son début de carrière. Les Surya Bonaly et autres Adam Siao Him Fa (sacré il y a quatre ans) peuvent en témoigner…

"Un passage obligé"

Autant dire qu’à Jean-Bouin, on risque d’assister à une compétition de très haute intensité. D’autant que, pour nombre d’athlètes, une fenêtre sur des échéances internationales pourrait bien s’y ouvrir. "C’est effectivement l’occasion d’aller chercher les points nécessaires, confirme la présidente du NBAA (1), Jannick Stute. C’est, de toute façon, une compétition butoir, un passage obligé pour qui veut franchir un cap avant de plonger dans un tout autre monde, celui du patinage seniors élite."

Le drapeau nissart devrait flotter haut durant ces trois jours puisque deux Niçoises, parmi les dix-huit engagées dans le tableau féminin, nourrissent quelques jolies ambitions: Eloane Capeaumont et Stefania Gladki. La première, qui a enfilé sa première paire de patins sur les bords de la Méditerranée à 7 ans, sait que pour se voir offrir une chance de "sortir" à l’international, voire d’intégrer le circuit des Masters, il lui faut, à 16 ans, convaincre dès ce week-end. "Elle est pugnace, bûcheuse et a beaucoup progressé sur les triple-sauts, analyse Jannick Stute. Elle doit certes encore travailler mais le potentiel est là. Avec la maturité qu’elle affiche désormais, elle a sans aucun doute un joli coup à jouer. Ne lui reste qu’à se faire un nom."

Danse sur glace vendredi

Pour la seconde, l’histoire est un peu plus complexe. Stefania est née, il y a 13 ans, d’un papa français et d’une maman russe. Son talent, précocement exposé au grand jour, lui a logiquement permis d’intégrer le giron de la FFSG (2). Mais, plus par obligation que par choix, c’est en Russie qu’elle continue de résider les trois quarts de l’année, tout en étant licenciée au NBAA depuis 2018. "Avec la Covid, puis la guerre en Ukraine, sa situation est devenue très compliquée, souligne la présidente du NBAA. Avec ses parents, ils avaient pour projet de s’installer sur la Côte mais, désormais, elle ne peut même plus revenir à Nice aussi souvent qu’elle le souhaiterait. Et pour se rendre sur une compétition, le plus souvent, il lui faut faire un stop de 24 heures en Turquie. Forcément, ça génère de la fatigue et beaucoup de stress."

Pour autant, Stefania reste l’un des plus grands espoirs français de la discipline. De ceux qui peuvent déjà caresser leurs rêves olympiques. Elle revêtira d’ailleurs la tenue de favorite sur ces championnats et devrait même, si tout se passe bien, disputer, le 3 mars, à Taipei (Taïwan), les championnats du monde juniors.

En tout cas, que la maîtrise dans les enchaînements demeure ou non imparfaite, que leur destin sur la scène planétaire soit ou ne soit pas définitivement scellé, le spectacle, lui, sera bel et bien au rendez-vous à Jean-Bouin. D’autant que la danse sur glace (ce vendredi), discipline particulièrement prisée du grand public, et des programmes en couples sont également à l’affiche.

1. Nice Baie des Anges association.

2. Fédération française des sports de glace.