Une immense frayeur. Une collision entre deux avions a été évitée de justesse dans la nuit de dimanche à lundi sur le tarmac de l'aéroport de Nice Côte d'Azur.
Vers 23h30, le vol EasyJet U2 4706 a été frôlé par un appareil de la compagnie Nouvelair Tunisie alors qu'il s'apprêtait à décoller. L'appareil qui venait de Tunisie a semble-t-il voulu atterrir sur la même piste que le vol EasyJet.
Christophe D. était passager dimanche soir, avec sa femme et sa fille, du vol de Nouvel Air. Il raconte à Nice-Matin.
"Après neuf jours de vacances en Tunisie, on rentrait à Nice par le vol de Nouvel Air prévu au décollage à 19h45. Comme souvent, le vol a été retardé, l'avion n'étant pas arrivé assez tôt à Tunis, explique-t-il. On est partis avec plus d'une heure de retard. Tout s'est bien passé jusqu'à la descente sur Nice où le commandant a annoncé des turbulences. Mais rien de méchant au final."
La suite allait être beaucoup plus mouvementée...
"Le pilote a remis soudainement les gaz"
"Ma femme était contre le hublot, raconte cet habitant de La Gaude. Lorsqu'on s'est approché de la piste la première fois, elle m'a dit que les ailes bougeaient. Alors qu'on était sur le point de toucher le sol, le pilote a remis soudainement les gaz pour redécoller en quelque sorte. On n'a rien senti de particulier. Évidemment, tout le monde était blême dans l'avion. Surtout qu'on n'a eu aucune info ensuite, de ce qui se passait."
Davantage que l'atterrissage manqué, c'est la suite qui a été plus angoissante selon Christophe.
"Quelques personnes se sont affolées, mais aucun message de la cabine. On a traversé un orage, j'imagine dans le secteur de Saint-Jean-Cap-Ferrat, et là, l'avion n'était pas stable, a piqué un peu du nez, puis multipliait les courbes. Il y avait des éclairs. Quelques alarmes ont sonné, mais je dois avouer qu'il n'y a pas eu d'affolement généralisé. On n'en menait quand même pas large... On a pensé que l'atterrissage raté venait du mauvais temps et qu'on allait peut-être être détournés sur Gênes ou ailleurs. Finalement, on s'est posés une dizaine de minutes plus tard, non sans mal, avec la piste glissante et l'avion qui a un peu dévissé, puis un beau coup de frein en bout de piste!"
"On a tous applaudi le pilote"
Pour le Gaudois, le pilote a fait admirablement son job. "Je me souviens qu'il a dit qu'il s'appelle Kamel. Quand on s'est posés la deuxième fois, j'ai spontanément applaudi et tout le monde a fait de même dans l'appareil. Avec le recul, on l'a échappé belle quand j'ai appris ce lundi qu'on a frôlé à trois mètres près, le vol EasyJet. Cela fait froid ans le dos! Mais on n'a pas eu la moindre explication à l'arrivée."
En conclusion de sa soirée mouvementée, Christophe dénonce les risques subis sans le savoir par les passagers des deux vols concernés: "Avec les retards incessants ajoutés au mauvais temps et qui plus est la nuit, on met en danger de façon insensée les passagers. Ça aurait pu faire un carnage, c'est juste inadmissible! Je doute qu'on trouve les responsables et qu'on nous indemnise de quoi que ce soit, d'ailleurs... Bravo quand même à Kamel."
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