Le porte-avions Charles-de-Gaulle a quitté Toulon pour une mission cruciale

Son dernier déploiement, en Méditerranée, n’avait duré que cinq semaines. Celui-ci promet d’être d’une tout autre durée et d’une tout autre envergure.

Avec près de 2.000 marins à bord, le porte-avions Charles-de-Gaulle a appareillé ce jeudi matin à 9h du port militaire de Toulon. Nom de code de sa mission: Clemenceau 25.

Elle doit le conduire dans la zone indo-pacifique, à près de 20.000km de là, en passant par la Méditerranée, la mer Rouge et l’océan Indien.

Dans un climat géopolitique particulièrement tendu, envoyer vers le grand Est les "42.000 tonnes de diplomatie" et sa flottille d’avions de chasse pendant environ quatre mois est un signal militaire et politique fort de l’État français.

Pour cela, le porte-avions sera escorté d’un sous-marin d’attaque, de plusieurs frégates et d’un bâtiment ravitailleur de forces au sein d’un groupe aéronaval (GAN). Il ne peut être exclu non plus qu’il embarque l’arme nucléaire.

Le point "chaud" du passage de la mer Rouge

Le navire amiral de la flotte française va participer à de nombreux exercices avec des marines alliées au cours de son périple, dont celle des Australiens, des Indiens et des Américains.

Mais les premiers "points chauds" se trouveront au large du Proche-Orient, puis dans le passage étroit (et sous la menace de la milice houthiste) de la mer Rouge, où le GAN contribuera, sans s’attarder, à la sécurisation du trafic maritime.

L’autre objectif important de Clemenceau 25 sera de montrer les muscles dans le Pacifique, où la Chine prend de plus en plus de place.

"Il s’agit de promouvoir un espace indo-pacifique libre, ouvert et stable, afin de protéger nos populations et nos intérêts dans une zone dont la France est un pays riverain", avait résumé, le mois dernier, le contre-amiral Jacques Mallard, qui commande aujourd’hui le Groupe aéronaval.