Deux hommes condamnés à quatre ans de prison pour avoir détruit l'arbre le plus célèbre d'Angleterre

Deux hommes ont été condamnés mardi à quatre ans et trois mois de prison par le tribunal de Newcastle pour avoir tronçonné l'arbre le plus célèbre d'Angleterre près du mur d'Hadrien, deux ans après cet acte de vandalisme qui avait ému au-delà du Royaume-Uni.

AFP Publié le 15/07/2025 à 17:04, mis à jour le 15/07/2025 à 17:06
Les deux prévenus ont été condamnés à quatre ans de prison pour avoir abattu l'arbre Sycamore Gap, le 28 septembre 2023. Oli SCARFF / AFP

Daniel Graham, 39 ans, et Adam Carruthers, 32 ans, ont écopé de la même peine. Ils risquaient jusqu'à dix ans de prison pour ce que le procureur Richard Wright avait qualifié de "mission débile".

La juge Christina Lambert qui les a condamnés a souligné que leurs actions avaient impliqué un "haut degré de planification et de préparation" et provoqué "choc et stupéfaction".

Le "Sycamore Gap Tree", érable sycomore majestueux niché depuis plus de 100 ans entre deux collines dans un paysage spectaculaire du Northumberland (nord), était l'un des arbres les plus photographiés d'Angleterre.

Il était connu dans le monde entier depuis son apparition dans "Robin des Bois: Prince des voleurs" avec Kevin Costner en 1991.

Dans la nuit du 27 au 28 septembre 2023, les deux amis, armés d'une tronçonneuse, avaient conduit pendant 40 minutes jusqu'à un parking, marché 20 minutes dans l'obscurité et l'un d'eux avait filmé l'autre pendant qu'il abattait l'arbre, lui envoyant ensuite la vidéo.

Ils avaient également emporté un morceau du tronc comme trophée, et les dégâts s'élèvent a minima à 458.000 livres (527.000 euros) selon l'accusation.

Andrew Poad, l'un des responsables de l'organisation National Trust, chargée de la gestion du site, a évoqué un acte "dépassant l'entendement", dans une déclaration lue avant le verdict.

"Juste un arbre"

Le lendemain de leur méfait, Daniel Graham et Adam Carruthers s'étaient délectés de la couverture médiatique de l'affaire, se félicitant d'une histoire devenue "virale" en s'envoyant messages vocaux et articles de presse.

Mais les deux hommes n'ont jamais expliqué pourquoi ils s'en étaient pris au célèbre sycomore.

Pendant leur procès en mai à Newcastle (nord-est), où ils ont tous les deux été reconnus coupables, Carruthers a expliqué qu'il ne comprenait pas l'émotion provoquée par la destruction de l'érable. C'était "juste un arbre", a-t-il dit.

Après avoir d'abord nié les faits et s'être renvoyé la faute, les anciens amis ont avoué avoir participé à l'opération. L'un d'eux a affirmé qu'ils étaient en état d'ébriété, ce qui n'a pas convaincu le parquet.

Daniel Graham avait déjà été condamné, entre autres, pour des infractions à l'ordre public en 2021 et 2022. Son téléphone portable et sa voiture avaient été localisés près du site après la chute de l'arbre.

Celle-ci a endommagé le mur d'Hadrien, une fortification romaine de 135 km de long construite entre 122 et 127 apr. J.-C. et inscrite sur la liste du patrimoine mondial par l'Unesco.

Les jurés ont pu voir une vidéo tournée de nuit, dans laquelle on entend le bruit d'une tronçonneuse, puis du tronc s'effondrant sur le sol.

Renaissance

Selon Andrew Poad du National Trust, qui gère de nombreux lieux du patrimoine britannique, un "sentiment accablant de perte et de désarroi a été ressenti à travers le monde" après la destruction de l'arbre.

Lieu de mariage et de souvenirs familiaux, extrêmement photogénique, l'érable avait été élu arbre anglais de l'année en 2016.

L'an dernier, le National Trust a annoncé que de nouvelles pousses étaient apparues sur la souche.

Il a également récupéré des graines et obtenu 49 jeunes plants, objets de tous les soins, qui doivent être replantés l'hiver prochain dans des espaces accessibles au public, notamment des parcs, hôpitaux et écoles.

Une partie du tronc a été transformée en oeuvre d'art, que les visiteurs peuvent désormais étreindre, au centre d'accueil du parc national du Northumberland.

Dans cette exposition permanente, conçue par l'artiste Charlie Whinney, le tronc de plus de deux mètres de hauteur est entouré de trois bancs en chêne d'où les visiteurs peuvent lire des mots poétiques montant du sol, liés au chagrin initial créé par sa destruction, mis en scène comme une sculpture ramifiée.

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