Il démarre ce lundi 22 septembre, et devrait durer quatre semaines.
Le procès de Cédric Jubillar, poursuivi pour le meurtre de son épouse Delphine, s'ouvre au sein de la cour d'assises du Tarn.
Disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, Delphine Jubillar, née Aussaguel, n'a plus donné signe de vie depuis.
Son corps n'a pas été retrouvé et aucun aveu n'a été formulé par son son ex-époux et principal suspect. Ce dernier conteste les faits qui lui sont reprochés.
Avant la disparition de Delphine
Avant la disparition de la jeune femme, le couple Jubillar était en crise. Delphine, qui entretenait une liaison avec un homme marié depuis quelques mois, avait demandé le divorce. Elle projetait de s'installer avec son nouvel amant et avait pris rendez-vous auprès de sa banque pour verrouiller tout accès à son compte à son mari.
Accro au cannabis et aux jeux en ligne, enchaînant les contrats précaires, Cédric Jubillar refusait d'accepter le divorce.
Pas de corps retrouvé, mais des indices
Selon le récit de leur fils Louis, que les enquêteurs ont jugé matériellement possible, le garçon s'était levé le soir de la disparition en entendant une dispute et avait regardé, à travers la porte entrouverte, ses parents se bousculant entre le canapé et le sapin de Noël. L'accusé, niant s'être relevé, a affirmé que la dispute avait eu lieu à l'automne et n'a pu expliquer pourquoi Louis avait parlé du sapin de Noël.
De son côté, alors qu'elle était sortie fumer vers 22h50, une voisine résidant à 150 mètres a dit avoir entendu les cris d'une femme. Sa fille adulte qui l'a rejointe à l'extérieur a confirmé les avoir entendus à son tour peu après 23h.
La seule paire de lunettes que Delphine Jubillar portait, déjà abîmée, a été retrouvée en trois morceaux (la monture, un verre seul et une branche), la seconde branche a été découverte derrière le canapé. Selon une double expertise, les dommages causés ont pu être provoqués par un objet de la taille d'un poing d'adulte. L'ADN de Cédric a été retrouvée sur les lunettes.
Par ailleurs, Cédric Jubillar a déclaré que Delphine avait promené les chiens vers 23h ou minuit, comme elle le faisait tous les soirs. Plusieurs témoins indiquent qu'elle ne les promenait jamais la nuit car elle avait peur du noir. La lampe torche de son téléphone n'a pas été activée et la lampe frontale était restée dans la cuisine.
Le corps de Delphine n'a jamais été retrouvé, malgré les nombreuses fouilles et battues, ni même son téléphone portable qui a toujours borné dans les environs du domicile de Cagnac-les-Mines jusqu'à son extinction.
Pas d'aveux mais des confidences
Avant la disparition de Delphine, son mari aurait confié à sa mère: "J'en ai marre, je vais la tuer, je vais l'enterrer, personne ne la retrouvera." Mais également auprès d'une amie de Delphine: "Si Delphine me quitte un jour ou si elle trouve quelqu'un, je serais capable de la tuer, je la tuerai" et auprès d'un de ses amis: "Ça se passe pas bien, ça m'énerve ... j'ai envie de l'enterrer."
Il aurait par ailleurs confié à deux de ses ex-compagnes ainsi qu'à son codétenu avoir tué sa femme, selon des modus opérandi différents. Une version qu'il dément devant les enquêteurs.
"Ce dossier est et reste vide" pour la défense
- Pour la défense, le risque d'"erreur judiciaire" est grand. Car "dès le début, les enquêteurs ont estimé que le principal suspect, c'était Cédric Jubillar et le travail n'a été sérieusement orienté que vers lui", estime Alexandre Martin, l'un de ses deux avocats.
"Ce dossier est et reste vide", dit-il. "Ce qui est le plus bancal, c'est l'absence de preuves", insiste-t-il. "Un dossier dans lequel vous n'avez pas de traces de sang, pas de traces de lutte, aucun corps. C'est quand même un mystère."
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