"L’objectif reste l’acquittement": comment la défense aborde le nouveau procès des proches du terroriste du 14-Juillet

C’est un Mohamed Ghraieb changé qui va comparaître dans le box, selon son avocat. Un homme éprouvé par un retour en prison "extrêmement brutal", amaigri par "une grève de la faim qui a mis gravement sa vie en péril", selon son conseil Vincent Brengarth. Mais surtout, un accusé avec "une nouvelle attitude".

"Il est toujours catégorique sur le fait qu’il n’a rien à voir avec l’attentat de Nice, prévient MMe Brengarth, qui le défend avec Me William Bourdon et, désormais, Me Jim Villetard. Avec sa hantise d’être confronté à une cour d’assises et aux parties civiles, il a pu s’enliser sur des explications qui étaient des points évidents. à certains égards, il est passé à côté de son procès... Il se présente déterminé à être, cette fois, le plus clair possible."

Les défenseurs de Chokri Chafroud, l’autre accusé, prônent eux aussi "une nouvelle approche de l’audience", même si "l’objectif reste le même: l’acquittement". Me Martin Méchin a rejoint Me Chloé Arnoux et Me Florian François Jacquemin pour plaider en ce sens.

"La justice doit avoir un sens"

Me Méchin le martèle: "Chokri Chafroud n’a absolument pas varié sur sa position. Il n’avait pas connaissance des projets de Mohamed Lahoueij Bouhlel. Et il ne l’a évidemment pas aidé à les mener à bien." Reste que la jurisprudence lui est défavorable. "Aujourd’hui, on vous condamne pour une association de malfaiteur terroriste, pour le simple fait d’avoir été proche d’une personne. Mais nous irons jusqu’au bout!"

De son côté, Me Brengarth "espère que la juridiction va résister à la tentation de la facilité, qui consisterait à se dire que les choses ont déjà été jugées en première instance. C’est un dossier extrêmement particulier. Même s’il y a des attentes de l’opinion, même si ce drame nous a bouleversés collectivement, la justice doit avoir un sens. Il faut en appeler au courage des magistrats."