Coup de tonnerre à l’institut médico-éducatif (IME) Mirasol de Mougins. Et cette terrible question: des enfants et jeunes adultes déficients intellectuels pris en charge dans cette structure gérée par la Croix-Rouge française ont-ils été victimes de maltraitance? C’est ce que devra déterminer l’enquête qui vient de s’ouvrir à la brigade de gendarmerie de Mougins saisie par le parquet de Grasse.
Les investigations et les auditions commencent à peine. Mais on sait déjà qu’une première éducatrice a été licenciée fin juin et que deux autres, deux femmes, étaient également remerciées cet été par la direction de cet établissement spécialisé accueillant 59 enfants et jeunes entre 6 et 20 ans.
D’après nos premières informations, ce sont des collègues témoins qui auraient dénoncé à la direction des actes de violence physique. L’enquête devra déterminer le nombre de victimes, ainsi que la véracité, la récurrence et la gravité de ces faits. L’affaire est d’autant plus sensible que les victimes sont de jeunes handicapés dyscommunicants incapables de s’exprimer sur d’éventuels mauvais traitements.
"Comportements inacceptables"
Contacté, Philippe Giraud, directeur de l’IME Mirasol, confirme. "Ces dernières semaines, notre structure a été confrontée à des comportements inacceptables de la part de certains de ses salariés. Dès que nous en avons eu connaissance, nous avons agi immédiatement conformément à nos procédures: enquêtes internes, mesures conservatoires, puis procédures disciplinaires qui ont abouti à des licenciements. Les autorités compétentes ont été saisies et nous collaborons pleinement avec elles".
"Je veux savoir ce qu’il s’est passé"
Du côté des parents, c’est le choc. "Je ne sais pas s’il y a eu des coups sur mon fils, Tom, 20 ans. Autiste, il est non verbal. Cet été, il était sans arrêt dans la peur, même vis-à-vis de moi. Ce n’est pas son comportement habituel. Je veux savoir ce qu’il s’est passé", confie cette maman très inquiète, qui révèle des antécédents. "Il y a deux ans, on me l’a rendu avec des bleus, l’oreille en sang. J’avais porté plainte mais l’affaire avait été classée sans suite".
Jointe par téléphone, la représentante des parents de la structure n’a pas souhaité s’exprimer sur cette affaire particulièrement sensible.
"Vigilance permanente"
Dans ce contexte de l’ouverture d’une enquête pour des actes graves sur personnes vulnérables, Philippe Giraud, le directeur, réaffirme "la priorité absolue à la protection et la dignité des enfants. Nous faisons preuve d’une vigilance permanente et réaffirmons notre engagement indéfectible pour la bientraitance et pour un accompagnement respectueux, digne et sécurisant, en cohérence avec nos valeurs. Ces comportements sont inacceptables et n’ont pas leur place dans nos établissements".
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