Marcel Ragni, l’un des piliers de cette entreprise familiale, spécialisée dans la conception et la fabrication de solutions d’éclairage public, installée à La Gaude, connaît bien le marché américain.
Il est parti à sa conquête il y a déjà "dix ans". En installant une usine de production à Denver tout d’abord, puis en créant plus récemment une joint-venture dans un second État.
"Les Américains sont patriotes"
"Il nous a fallu quatre ans pour commencer à vendre", souffle-t-il. Et c’était bien avant que Donald Trump mette sur la table du commerce mondial sa menace protectionniste.
"Les Américains sont patriotes. Ils préfèrent consommer ce qu’ils produisent. Ce marché est particulièrement fermé. Pour s’y faire une place il faut d’abord montrer patte blanche."
Du coup, Marcel Ragni estime que l’instauration de droits de douane ne changera pas fondamentalement la donne pour son entreprise.
D’abord parce que les taxes à l’import "pourraient ne cibler que certaines catégories de produits". Ensuite, parce que son implantation aux USA lui permettrait de ne pas avoir à s’en acquitter.
Billard commercial à deux bandes
Ce qui inquiète davantage ce patron azuréen, c’est plus "les droits douane imposés par Trump à la Chine" que ceux qui pourraient s’appliquer à l’Europe.
"Les États-Unis sont un gros marché pour les Chinois. S’ils vendent moins en Amérique, ils pourraient se montrer plus offensifs encore sur le marché européen. En taille, les deux sont à peu près équivalents", rappelle-t-il.
Le Vieux Continent pourrait ainsi faire les frais d’une sorte de partie de billard commercial à deux bandes. Pour s’en prémunir, l’entrepreneur azuréen verrait d’un bon œil "un peu plus de fermeté européenne" à l’égard du géant chinois. Une forme de trumpisme économique "made in UE".
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