Transports, ronds-points, aéroport, sécurité... Quelle sera l'ampleur de la journée "Bloquons tout" dans les Alpes-Maritimes?

Nous y sommes. Alors comment le mouvement "Bloquons tout le 10 septembre" va-t-il se traduire sur le terrain?

Selon l’enquête Ipsos bva-CESI École d’ingénieurs pour La Tribune Dimanche, près d’un Français sur deux (46%) soutient cette mobilisation. Depuis quelques jours, des rassemblements se tiennent aussi localement lors d’assemblées citoyennes pour tenter d’organiser la mobilisation, des échanges se font en nombre via les réseaux sociaux. Et selon une note des renseignements territoriaux, que nos confrères de Franceinfo ont pu consulter, 100.000 participants seraient attendus pour cette journée de mobilisation qui a reçu le soutien de la CGT et de La France insoumise.

Mais, concrètement, il reste difficile de prévoir réellement l’ampleur et le suivi des actions qui seront menées aujourd’hui, l’organisation étant complètement décentralisée.

Des étudiants mobilisés à Nice

Du côté de la jeunesse, depuis le campus Carlone, le Front Populaire Étudiant, seul syndicat ouvertement de gauche, a appelé à la mobilisation dans le cadre de la dynamique nationale "On ne veut plus". Ils veulent notamment dénoncer la hausse des frais d’inscription et la précarité à laquelle ils sont confrontés dans le cadre de leurs études. Une marche part à 14 heures du campus Carlone, passera par le carrefour Magnan, direction Promenade des Anglais, puis boulevard Gambetta jusqu’à la gare Thiers.

La mobilisation devrait être importante, avec plus de 500 personnes, selon les organisateurs.

La sécurité: "Un dispositif dense, massif et mobile dans le département"

En ce qui concerne la sécurité, 80.000 forces de sécurité sont mobilisées au niveau national pour assurer le bon déroulement de cette journée. Dans les Alpes-Maritimes, ce sont environ 300 forces de sécurité qui sont déployées "sur un dispositif de sécurité dense, massif et mobile sur tout le département et en particulier autour des lieux des manifestations et des infrastructures stratégiques, fait savoir la préfecture. Tout individu interpellé sera placé en garde à vue et mis à disposition de la justice."

Le préfet Laurent Hottiaux insiste sur la tolérance zéro: "Aucune action de dégradation, de blocage des infrastructures stratégiques (aéroport, routes, gares, dépôts pétroliers…) ou de violence ne sera tolérée et force restera à la loi. Tout acte de violence à l’encontre des forces de sécurité se traduira par une interpellation systématique."

Des perturbations sur la route aux abords des points de blocage

Du côté du transport ferroviaire, les TGV doivent circuler normalement, la SNCF annonce des difficultés sur les trains régionaux TER, notamment sur l’axe Toulon-Marseille. Des suppressions et des horaires modifiés sont attendus.

Sur la route, que ce soit à Nice ou dans les autres villes azuréennes, les transports en commun ne devraient pas être perturbés. Mais des difficultés de circulation temporaires sont possibles autour des manifestations déclarées. La préfecture des Alpes-Maritimes invite à bien s’informer des conditions de circulation avant tout déplacement en consultant les sites internet et réseaux sociaux des autorités @Préfet06, des villes concernées et des gestionnaires de routes tels @Inforoutes06.

La moitié des vols annulés à Nice

Dans les airs, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies de réduire de 50% leurs vols entre 18h et minuit au départ et à l’arrivée de Nice, Marseille et des aéroports corses (Ajaccio, Bastia, Figari, Calvi). Au total, une cinquantaine de vols annulés. La direction de l’aéroport azuréen confirme de son côté aussi des retards cumulés toute la journée. Quid des appels au blocage sur les aéroports? Pour l’heure aucune manifestation n’est prévue, mais l’aéroport international de Nice Côte d’Azur, reste très attentif.

Du côté de l’Éducation nationale: le calme avant la tempête du 18 septembre?

Enfin, du côté de l’Éducation nationale, le 10 septembre tombant un mercredi, ce ne sera pas un jour d’école, mais les parents ont été prévenus que des centres de loisirs seraient perturbés.

Ainsi, aucun centre ne fonctionnera à Menton et sur Nice, sur 26 centres, 15 resteront fermés.

La FSU-SNUipp, syndicat majoritaire chez les enseignants de maternelle et de primaire, a toutefois dit son soutien aux grèves et aux rassemblements qui se déroulent aujourd’hui et a appelé à la grève le 18 septembre prochain.

Pareil dans les collèges et lycées. Le Snes-FSU se projette davantage sur le mouvement social du 18 septembre.

Mais des blocages de lycées, à l’appel de l’Union syndicale lycéenne ne sont pas exclus aujourd’hui.