L’image a fait le tour des réseaux sociaux et suscité une vague d’indignation: lundi soir, en marge du Festival de Cannes, Lauren Sánchez, compagne de Jeff Bezos, a reçu un prix pour son "plaidoyer pour la justice climatique".
Problème: elle est arrivée sur la Côte d'Azur à bord du méga-yacht Koru, un navire de 127 mètres de long, accompagné du patron d’Amazon lui-même (le couple a fini par dîner chez Mamo à Antibes jeudi soir, après le fameux gala de l'AmfAR).
Le contraste est saisissant. D’un côté, la vice-présidente du Fonds Bezos pour la Terre, récompensée lors du Global Gift Gala pour son engagement environnemental. De l’autre, une arrivée en grande pompe sur un yacht qui consommerait près de 2.000 litres de carburant par heure, et dont l’empreinte carbone annuelle atteint 7.154 tonnes de CO2, soit 447 fois celle d’un Américain moyen, selon l’université de l’Indiana.
À bord, luxe ultime: trois jacuzzis, piscine, héliport… et un navire d’assistance, l’Abeona, qui suit le Koru partout et aggrave encore le bilan carbone du couple.
Une "vaste blague"
Cette séquence a déclenché une avalanche de critiques. Sur les réseaux sociaux, beaucoup dénoncent une "vaste blague", pointant l’hypocrisie d’un prix écologique remis à une personnalité dont le mode de vie semble à l’opposé de la sobriété prônée dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Certains ironisent: "Si cette scène se passait dans un film, on trouverait ça trop gros" ; d’autres y voient le symbole d’un greenwashing décomplexé, où les ultra-riches s’autocongratulent lors de galas jugés "bidons".
Lauren Sánchez s’était déjà illustrée en avril par un aller-retour de onze minutes dans l’espace avec Katy Perry, à bord d’une fusée Blue Origin, l’entreprise spatiale de Jeff Bezos, autre prouesse à l’empreinte carbone considérable.
De quoi illustrer le fossé grandissant entre les discours écologiques et les pratiques de certains de leurs porte-voix, pour lesquels la sobriété écologique ne s’applique pas.
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