Selon les informations de La Voix du Nord, Morad M., né et domicilié à Dunkerque, a été pris en charge il y a trois par l'association Soliha, qui gère le centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) dans le centre-ville.
Il était alors avec sa mère pas vraiment "cadrante" et avec de "grandes difficultés sociales". Grâce à l'association, ils ont pu bénéficier d'un petit appartement. Et puis, il y a un an, la mère de Morad est partie "pour vivre ses projets personnels", explique le journal.
Morad a alors été relogé au CHRS. Josseran Floch, le président de Soliha, évoque un seul petit épisode de violence "sans conséquence".
Une accélération ces dernières semaines
Son comportement a changé à l'automne dernier. Le jeune homme s'est laissé pousser la barbe, a commencé à mettre une tunique et à faire du prosélytisme, détaille l'association.
Un signalement avait alors été effectué auprès de la police et du parquet de Dunkerque. Mais ce dernier "ne faisait pas mention de faits de nature terroriste ou de radicalisation", a précisé la procureure de la République de Dunkerque. Une enquête avait ensuite été ouverte.
Toujours selon le président de Soliha, sa radicalisation se serait accélérée ces dernières semaines, "notamment par le biais des réseaux sociaux".
Le jeune homme ne travaillait pas et était désocialisé et n'avait "plus vraiment de contact avec sa famille".
Mis en examen et placé en détention provisoire
Morad M. a d'abord été identifié sur les réseaux sociaux par les services antiterroristes, rapportent nos confrères de RTL.
Il s'exhibait sur les réseaux sociaux avec une arme factice "tout en revendiquant son appartenance à la mouvance djihadiste".
Au cours de son interpellation, un gilet artisanal "bourré de pétards reliés les uns aux autres" a été découvert chez lui ainsi qu'un "dispositif de mise à feu".
Pour les enquêteurs, cet équipement n'était qu'un "test". Le jeune homme avait prévu de rendre son équipement plus puissant. Il avait chez lui des documents destinés à la fabrication d'explosifs, mais aussi une lettre d'allégeance au groupe État islamique.
Le Dunkerquois évoquait également plusieurs cibles: un foyer pour jeunes du Nord, un restaurant, une boîte de nuit ou un site de la communauté juive.
Ce dimanche 6 avril, Morad M. a été mis en examen et placé en détention provisoire avec un autre homme pour "participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d'un crime d'atteinte aux personnes, détention de substance ou produit incendiaire ou explosif ou d'éléments destinés à composer un engin incendiaire ou explosif pour préparer une destruction, dégradation ou atteinte aux personnes en relation avec une entreprise terroriste", a indiqué le parquet national antiterroriste à nos confrères.
Une troisième personne a été mise en examen pour "non-dénonciation d'un crime terroriste".
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