Dans cette courte vidéo de 15 secondes, massivement relayée sur les réseaux sociaux, un individu vêtu d’un maillot de football, coiffé d’un bob et portant une chaise en plastique, insulte un autre homme en train de s’éloigner: "Tu es une m..., casse-toi", lance-t-il d’abord, avant d’enchaîner: "Cours, PD, sale juif, sale race". En arrière-plan, d’autres insultes fusent, sans que leur provenance ni leur destinataire ne soient clairement identifiés.
Une réaction politique immédiate
Le président de l’UDR et député des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, a rapidement réagi sur le réseau X (ex-Twitter). "J’adresse tout mon soutien aux victimes de cette agression, ainsi qu’à l’ensemble des juifs de France. L’antisémitisme doit être combattu à Nice comme partout ailleurs! La réponse doit être implacable et la justice doit frapper fort", écrit-il.
Christian Estrosi, maire (Horizons) de Nice a également réagi avec véhémence, toujours sur X. "Ce déchaînement de haine antisémite et homophobe ne restera pas impuni, assure-t-il. J’ai saisi le procureur de la République pour des faits d’antisémitisme et d’homophobie. J’en appelle au préfet des Alpes-Maritimes: qu’il fasse cesser immédiatement les rassemblements autour du drapeau palestinien à Nice. Ce drapeau est devenu, qu’on le veuille ou non, l’étendard de l’islamo-fascisme antisémite et homophobe."
Dans un communiqué, Philippe Vardon, conseiller municipal et métropolitain, président du groupe d’union de la droite et des patriotes Retrouver Nice, demande également de son côté au préfet des Alpes-Maritimes "de suspendre toutes les autorisations aux manifestations de ce type pendant la saison estivale".
L’association organisatrice se désolidarise
Face à l’ampleur de la polémique, l’association Amis De La Palestine 06, organisatrice du rassemblement, a publié un communiqué ce jeudi matin. Elle affirme que les propos tenus "sont le fait d’un individu isolé, extérieur à notre structure" et dit condamner "fermement ces propos inacceptable, qui vont à l’encontre totale des valeurs que nous défendons". "Nous dénonçons avec la même fermeté l’islamophobie, l’antisémitisme, l’homophobie, le racisme et tous les extrémismes", ajoute-t-elle.
L’association, engagée de longue date pour la cause palestinienne, rappelle que sa mobilisation repose sur des principes d’égalité et de tolérance: "Nous prônons des principes de respect, de justice et de liberté pour toutes et tous" et rappelle son " soutien indéfectible au peuple palestinien, et en particulier à la population de Gaza, victime d’une crise humanitaire sans précédent ".
Enquête ouverte pour incitation à la haine
Contacté, le CRIF Sud-Est, par la voix de son avocat Maître David Rebibou, a qualifié les propos tenus de "totalement insupportables et inadmissibles", et a dénoncé "un climat délétère qui règne en France".
Laurent Hottiaux, préfet des Alpes-Maritimes, a indiqué avoir saisi le Procureur de la République au titre de l'article 40. Tandis que ce dernier, Damien Martinelli, a confirmé l’ouverture d’une enquête en flagrance pour "injure et provocation à la haine ou à la violence à raison de la religion" confiées à la DIPN (Direction interdépartementale de la police nationale).
L’auteur des propos reste pour l’heure non identifié.
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