Il est à peine 7h30 du matin, le quartier des Moulins s’éveille dans la douleur. Alors que les secours sont toujours à pied d’œuvre, le procureur de la République, Damien Martinelli qui s’est déplacé en personne sur les lieux du drame, l’annonce: "Au regard des premiers éléments j’ai ouvert une enquête de flagrance pour des faits d’incendie volontaire".
Sans attendre, la Direction départementale de la police nationale a été chargée d’enquêter sur l’origine du sinistre et les experts de la police scientifique de Marseille ont même été appelés en renfort "pour procéder à un certain nombre d’analyses" de ce que le procureur de Nice appelle, sans détour, "la scène de crime".
Trois suspects en shorts et tee-shirts
Le caractère intentionnel de ce départ de feu ne semble faire guère de doute. Plusieurs témoignages de riverains évoquent déjà la présence d’individus suspects, potentiellement porteurs de bidons d’essence, aux abords de l’immeuble, juste avant qu’il ne s’embrase. Une rumeur vite confirmée par les images de vidéosurveillance.
L’exploitation des caméras va permettre d’identifier "qu’une voiture de couleur sombre de type citadine s’est stationnée entre 2h12 et 2h17 à l’angle de la rue de la Santoline et de l’avenue Giroud à proximité du lieu des faits", précise le parquet. On la voit revenir à 2h24. Cette fois trois hommes en short et tee-shirts en sortent. Visages découverts. Ils fracturent la porte d’entrée de l’immeuble. S’engouffrent à l’intérieur avant de prendre la fuite quelques minutes plus tard.
Dès la mi-journée, le premier Ministre Gabriel Attal qui s’est déplacé en urgence à Nice, avait confirmé que "trois individus sont recherchés".
Ils sont suspectés d’avoir allumé pas moins de trois départs de feu au premier, au second et au troisième étage.
Autant d’éléments qui viennent renforcer l’hypothèse d’une expédition punitive, qui aurait viré au drame, dans ce quartier gangrené par le trafic de drogue. Et la famille décimée au septième étage n’en serait qu’un terrible dommage collatéral.
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