Faire intervenir l'armée dans le quartier des Moulins à Nice? "Ce n'est ni sérieux, ni la solution"... la réponse cash du préfet des Alpes-Maritimes

Alors que cela fait une semaine, ce jeudi 25 juillet, que sept personnes sont mortes dans un incendie criminel, sur fond de trafic de stupéfiants, le préfet des Alpes-Maritimes partage son analyse de la situation.

Propos recueillis par Gregory Leclerc Publié le 25/07/2024 à 09:53, mis à jour le 25/07/2024 à 14:58
Hugues Moutouh avoue avoir été "happé" par la scène tragique en arrivant sur place. Il avait été alerté par son directeur de cabinet dans la nuit de mercredi à jeudi 18 juillet. Photo Sébastien Botella

Pour ou contre l’intervention de l’armée aux Moulins? Le premier adjoint de la ville de Nice, Anthony Borré, l’avait réclamée en avril dernier, de manière temporaire. Interrogé par Nice-Matin une semaine après l'incendie mortel survenu dans ce quartier prioritaire de Nice, Hughes Moutouh, le préfet des Alpes-Maritimes a un avis tranché sur la question.

"On a déjà la force sentinelle, mais qui ne fait pas d’ordre public. Elle fait de l’antiterrorisme. Ça n’a pas de sens. L’armée ne peut intervenir que dans un état de siège. Ici on n’est pas en état de siège. C’est un sujet civil", indique le préfet.

Cela "ne me semble pas adapté"

"Faire intervenir l’armée ne me semble pas adapté. Je sais que des politiques le réclament ici et là. Mais le jour où un para ou un légionnaire tire sur un gamin de quinze ans avec son fusil
d’assaut, ça veut dire quoi? Ce n’est ni sérieux, ni la solution."

Hugues Moutouh s’inquiète surtout de la montée de l’ultra violence dans le narco trafic. "Avant, on avait cette ubérisation, avec le recrutement de chouffeurs (guetteurs, Ndlr), de charbonneurs (vendeurs, Ndlr). Maintenant, on contacte sur Snapchat des gens qui viennent de Marseille, de Paris, pour tuer. Ils sont logés, armés, commettent leur forfait, s’en vont et attendent le prochain contrat." 

Le préfet évoque une "déconnexion territoriale" qui permettrait de comprendre cette ultra violence.

5.000 personnes contrôlées aux Moulins depuis le début de l’année

Depuis le début de l’année 2024, selon le préfet des Alpes-Maritimes, 150 opérations ont eu lieu dans le quartier des Moulins. "5.000 personnes contrôlées sur les différents points de deal des Moulins. Il y en avait eu 359 en 2023." 1.116 cages d’escalier ou halls d’immeuble ont été contrôlés. 570 personnes ont été interpellées depuis janvier sur les points de deal des Moulins uniquement. "Il y en avait eu 759 en 2023."

Sur les 570 interpellés depuis janvier, on compte, selon le préfet, 200 mineurs, 102 étrangers. "Les étrangers sont en baisse cette année, parce que les flux ont considérablement baissé à la frontière italienne."

Sur ces 570 interpellés, 135 ont été déférés (171 en 2023, pour mémoire). 30 kg de drogue ont été saisis aux Moulins, dont 5 kg de cocaïne.

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