L’énigme de "la femme à la bague" de Villefranche-sur-Mer: des pistes et des obstacles pour l’association AVANE

Qui est donc "Nelly", cette femme retrouvée sans vie en 2008 à Villefranche-sur-Mer? Le 5 mars de cette année-là, un promeneur fait une macabre découverte: le cadavre d’une femme gît à environ cinq mètres en contrebas de la route de la Grande Corniche, un lieu escarpé et difficile d’accès, envahi de buissons et de ronces.

La victime, une femme âgée entre 60 et 75 ans, mesurait environ 1,60mètre. Elle avait la peau claire et les cheveux grisonnants.

Nue, elle ne portait que des chaussettes en maille noire, ainsi que trois bijoux distinctifs: une alliance en or gravée de feuilles de laurier et des prénoms "Jean et Nelly 25/06/1960", une bague ornée d’une pierre bleue et une autre sertie d’une pierre rouge.

Depuis quelques semaines, l’association AVANE (Aide aux Victimes des Affaires Non Élucidées), composée en majorité d’anciens professionnels du monde judiciaire, a rouvert ce dossier classé cold case, avec un objectif clair: identifier cette femme.

"Cette affaire est particulière", explique Benoît de Maillard, président de l’association. "En général, nous sommes sollicités par la famille de la victime, ce qui nous donne accès à des éléments du dossier. Mais ici, nous devons tout chercher par nous-mêmes, et nous faisons face à un véritable blocage au niveau judiciaire."

Une piste prometteuse aux Pays-Bas?

Malgré ces obstacles, "des pistes sérieuses" ont émergé. Grâce à une partie du numéro de série de la prothèse de hanche de la victime, une correspondance potentielle a été identifiée aux Pays-Bas, mais aussi des correspondances avec trois femmes disparues dont la date de disparition et la description pourraient correspondre.

L’association souhaite pouvoir approfondir ces pistes, mais se heurte au parquet de Nice qui lui refuse tout bonnement l’accès à des informations qu’elle juge pourtant "non sensibles".

Comme le numéro complet de la prothèse ou des photos détaillées des poinçons gravés sur l’alliance. "Ces informations pourraient nous permettre de confirmer ou d’écarter certaines hypothèses, et ainsi avancer."

Selon Benoît de Maillard, la police judiciaire a bien accueilli les éléments fournis par AVANE. "Elle manque de temps pour relancer l’enquête, alors pourquoi ne pas nous laisser aller plus loin?"

L’association se heurte également à un manque de transparence concernant les recherches dans les registres d’état civil. "Ont-elles inclus tous les actes de mariage de 1960 dans les Alpes-Maritimes? Ont-elles été élargies aux actes de naissance ou à la région Paca?", s’interroge encore le président.

Des informations, qui pour les membres de l’association, pourraient, au-delà de faire avancer leur enquête, "donner un sens à l'appel à témoins lancé par Interpol". Mais aussi, pour que cette femme ne tombe pas à tout jamais dans l’oubli.

Benoit de Maillard ne perd pas espoir: "Toute personne ayant des informations, même minimes, sur cette affaire, est invitée à se manifester via le site officiel d’Interpol".