Des dizaines de couteaux saisis, des moyens accrus: les corsos du Carnaval de Nice sous haute surveillance

Alors que le territoire national est au niveau urgence attentat depuis mars 2024, une attention toute particulière est portée sur les grands événements en cours dans le département.

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G. L. et E. G. Publié le 25/02/2025 à 07:00, mis à jour le 25/02/2025 à 10:56

Depuis l’attentat de Moscou du 22 mars 2024 - qui a fait 145 morts et 551 blessés - la France vit au rythme éprouvant du niveau d’alerte "urgence attentat". Le dernier épisode, à Mulhouse, est venu rappeler, si besoin était, l’acuité de la menace. Dans les Alpes-Maritimes, les moyens déployés alors que deux manifestations d’ampleur sont en cours - le carnaval de Nice et la Fête du citron - sont considérables.

Force sentinelle, police nationale, police municipale, gendarmerie: tous les effectifs disponibles sont déployés sur le terrain. Des tireurs d’élite postés sur les toits viennent sécuriser les corsos. Avant chaque corso du carnaval de Nice, pour exemple, le site est vidé et repassé au peigne fin: chaque personne, chaque tribune, chaque char. Tout est systématiquement "décontaminé", c’est-à-dire inspecté par des chiens pour s’assurer que des armes ou explosifs n’y ont pas été déposés entre deux corsos.

Drones, tireurs d’élite, chiens, bateaux

Ce sont des centaines de membres des forces de l’ordre qui sont opérationnels, en civil et en uniforme. Des patrouilles sont également effectuées en mer devant les sites de corsos et une surveillance aérienne effectuée par des drones. Un système de brouillage vient d’ailleurs empêcher une intrusion de drone.

"Le renforcement des moyens depuis le relèvement à Urgence attentat est piloté par le préfet, sous la houlette du ministère de l’Intérieur, explique la Direction interdépartementale de la police nationale des Alpes-Maritimes. Nous priorisons une sécurisation renforcée de tous les rassemblements publics, mais aussi les bâtiments publics, les édifices religieux. Cela passe aussi par la sécurisation des transports en commun avec des patrouilles renforcées."

Une difficulté se pose: les armes blanches. On l’a vu avec l’attaque au couteau de Mulhouse. Le 3 février 2015, juste après les attentats de Paris, trois militaires avaient également été attaqués au couteau à Nice, à proximité de la place Massena, par un radicalisé, Moussa Coulibaly. Il visait un immeuble qui abrite l’antenne locale du Consistoire juif, une association de bienfaisance et une radio associative juive, radio Shalom. Deux militaires avaient été sérieusement blessés. Arrêté puis condamné à trente ans de réclusion criminelle, Coulibaly est finalement décédé d’une crise cardiaque en prison, le 3 janvier dernier.

Comment s’assurer qu’un individu ne pénètre pas avec un couteau sur un des sites de festivités du département? "La vigilance est accrue aux postes de fouille du public", indique la Direction interdépartementale de la police nationale.

Selon une source municipale, les services de l’État étaient très tendus à l’idée d’organiser la Carnavalina, le 15 février, un carnaval gratuit et ouvert, en plein centre-ville de Nice. "Jusqu’au dernier moment, il n’était pas sûr que la préfecture donne son feu vert. Cela n’a été possible que grâce à la mobilisation d’importants moyens de sécurité." Un exemple qui illustre le niveau de tension actuel au sien des forces de sécurité...

Christian Estrosi estime que le dispositif mis en place à Nice est efficient: "Quand certains critiquent le dispositif de sécurité et de filtrage que nous avons mis en place pour le carnaval, ce que je constate c’est qu’il démontre tous les jours son utilité. À chaque corso, nos portiques permettent de détecter la présence de couteaux. On peut se demander pourquoi des gens viennent au carnaval avec des couteaux? Mais c’est une réalité."

Selon nos informations, plusieurs dizaines d’armes blanches sont appréhendées à chaque corso. "Cela va de l’opinel au couteau suisse en passant par des cutters", selon une source proche des services de sécurité.

Preuve que la menace est bien réelle, le ministre de l’Intérieur a affecté 30% d’effectifs en plus cette année pour la sécurisation du carnaval. Une présence policière qui va encore être renforcée cette semaine pour la fin de l’événement.

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