"L’événement est exceptionnel, une collision a été évitée": deux enquêtes ouvertes après l’incident survenu dimanche soir à l’aéroport de Nice

Le Service de la navigation aérienne (SNA) et le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) ont chacun ouvert une enquête, ce lundi matin, pour comprendre comment un avion a pu en frôler un autre dimanche soir.

Christophe CIRONE Publié le 22/09/2025 à 11:26, mis à jour le 22/09/2025 à 12:17

"Pas classique", et même "exceptionnel". Ainsi le chef du Service de la navigation aérienne Sud-Est (SNA) qualifie-t-il, ce lundi matin, l’incident survenu la veille à l’aéroport Nice Côte d’Azur. Vers 23h30, un avion affrété par NouvelAir a frôlé, à l’atterrissage, celui d’easyJet qui s’apprêtait à décoller pour Nantes. Si les circonstances restent à éclaircir, le SNA évoque d’ores et déjà un "incident grave", qui a laissé sous le choc les acteurs concernés.

En toute logique, cet "incident grave" a conduit à l’ouverture de deux enquêtes distinctes, ce lundi matin. Le SNA, service rattaché à la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), a lancé une enquête interne pour établir les causes de l’incident. De son côté, le BEA, également rattaché au ministère des Transports, a débuté ses investigations dès la nuit de dimanche à lundi.

"Eux interviennent vraiment sur des événements particuliers, lors d’incidents et d’incidents graves. Et on peut considérer que ç’en est un", confirme le chef du SNA Sud-Est. Afin d’y voir plus clair, son service "a demandé des écoutes et analyses de bandes, des entretiens... Tout ceci est en cours. Nous allons analyser ce qui s’est passé pour le contrôle aérien: les procédures, les échanges radio, la trajectoire de l’avion, le fonctionnement des systèmes..."

"Les contrôleurs sont choqués"

Erreur de pilotage, d’aiguillage... Toutes les hypothèses vont être explorées, toutes les données afférentes à ces deux vols vérifiées. Les conditions météorologiques sont également prises en compte. "Il y avait une situation orageuse assez complexe, avec des orages qui se déplaçaient de Cannes vers Antibes", observe le chef du SNA. Mais la mauvaise visibilité ne saurait expliquer à elle seule un tel incident.

"L’événement est exceptionnel", confirme-t-il. "Une collision a été évitée" - de justesse, pourrait-on ajouter au vu des premiers éléments. Cet habitué des procédures aériennes n’entend pas minimiser: "Vu ce que j’entends, et vu la réaction des contrôleurs [aériens] qui ont été choqués, ce n’est pas quelque chose de courant..."

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