"Il a tapé une femme qui pourrait être sa mère!": un papy trafic raconte l’agression de sa collègue devant une école à Nice
L’agression d’une mamy trafic devant une école, sur le passage piéton qu’elle sécurisait, hier matin à Nice, a suscité une vague d’indignation. Le papy trafic qui se trouvait à proximité témoigne.
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Christophe CironePublié le 03/07/2025 à 07:15, mis à jour le 03/07/2025 à 07:15
La victime a été agressée sur ce passage piéton avenue de l’Armée-des-Alpes. Photo Christophe CironeChristophe CIRONE / Nice Matin
C’est ignoble! C’est comme si on tapait ma mère! Si je l’avais vu, je l’aurais coursé. »
Dominique est révolté. Et fidèle au poste. Ce mercredi après-midi, ce papy trafic enfile son gilet jaune aux portes de l’école Bischoffsheim, quartier Riquier à Nice, comme il l’a fait chaque mercredi tout au long de l’année scolaire. Sous un soleil de plomb, le sexagénaire veille sur les bambins qui quittent le centre aéré. Mais ses pensées vont vers Christiane, sa collègue agressée.
C’est ici, boulevard de l’Armée-des-Alpes, qu’une mamy trafic a été frappée le matin même. Cette frêle et valeureuse septuagénaire a reçu un coup de poing en pleine figure. Elle est restée sonnée, tandis que son agresseur s’enfuyait à pied. Cette agression gratuite a choqué ses collègues, ses concitoyens et la classe politique.
"J’étais à vingt mètres. Je n’ai pas vu la scène, s’excuse presque Dominique. Ce qui m’a alerté, c’est que le bus s’est arrêté après le feu, à ma hauteur. Le chauffeur est descendu en courant. J’ai redouté qu’il ait touché quelqu’un. J’ai pensé à ma collègue. J’ai contourné le bus... et j’ai vu le gilet jaune par terre. Ma collègue couchée sur le sol, avec des gens accroupis au-dessus d’elle. J’ai d’abord cru qu’elle avait été touchée par le bus." Il n’en est finalement rien.
Instants de confusion
Une mamy trafic agressée aux portes de l'école Bischoffsheim quariter Riquier à NiceChristophe CIRONE / Nice Matin.
Dominique demande à une passante ce qui s’est passé. Selon elle, "il y avait un homme de 50 ans environ, chemise blanche à rayures, avec une femme de dix ans plus âgée que lui. Cette femme aurait dit à Christiane: « Ne lui parlez pas, il va vous frapper." » La mamy trafic leur a-t-elle dit de ne pas traverser, le feu piéton étant rouge? Telle est la version qui circule. Le résultat, lui, est établi: l’inconnu l’a frappée.
"Christiane était commotionnée. Elle était incohérente, en confusion absolue pendant quelques minutes, témoigne Dominique. Elle avait une plaie au crâne, mais ça ne ruisselait pas. Elle m’a dit: « Je ne sais pas ce qui m’est arrivé. J’ai perdu connaissance." Il y avait des bris de son appareil dentaire par terre... »
Un sapeur-pompier qui partait prendre son service alerte ses collègues. La victime, âgée de 71 ans, est évacuée en ambulance. Ce mercredi soir, une photo postée sur le compte X de Christian Estrosi la montrait à ses côtés."Christiane est une véritable force de la nature, salue le maire de Nice. Mamy trafic dévouée, elle a été violemment agressée (...), gratuitement, alors qu’elle assurait la sécurité de nos enfants, par un individu qui a pris la fuite en courant."
"Il a tapé sur l’ordre"
Selon Christian Estrosi, la scène se serait passée en présence d’enfants. Une enquête de police est ouverte pour retrouver l’agresseur. "Je pense que c’est un bon taré, fulmine Dominique. Le mec a tapé sur quelqu’un qui n’était pas du tout en état de se défendre. Il a tapé une femme qui pourrait être sa mère!"
Dominique décrit "une bonne collègue", qu’il "aime bien. Quelqu’un de gentil, avenant, sociable avec ses collègues, qui rigole de bon cœur avec les enfants et les parents. C’est une grand-mère très attachée à ses petits-enfants. Ils sont sa raison de vivre."
Ce mercredi après-midi, le responsable des papys trafic du quartier vient exprimer son soutien à ses camarades. L’un d’eux se dit "stupéfait, indigné, choqué. Aujourd’hui, il ne faut pas grand-chose pour que ça dégénère..." Dominique approuve: "C’est un reflet de la perte des valeurs de la société. Il a tapé sur l’ordre, puisqu’on est assimilé à la police municipale!" Pas de quoi le décourager d’accomplir sa mission citoyenne. Bien au contraire: "Je défendrai les petits quoi qu’il advienne".
La classe politique crie son indignation
"Honteux", "lâche", "abject", "inqualifiable", "inadmissible"... Toute la classe politique niçoise condamne l’agression d’une mamy trafic devant une école. Une agression "totalement abjecte", pour Christian Estrosi. Le maire de Nice souhaite des "sanctions exemplaires" et annonce que la mairie dépose plainte. Son premier adjoint délégué à la sécurité, Anthony Borré, précise que "l’exploitation des images du centre de supervision urbain est en cours" pour identifier l’agresseur.
"Il est inadmissible de s’en prendre ainsi à quelqu’un de vulnérable, engagé pour l’intérêt général", réagit le député UDR Bernard Chaix. Pour le président de son parti, Eric Ciotti, "frapper une aînée qui protège nos jeunes, c’est piétiner toute notion de respect et de civilisation. L’agresseur doit être puni à la hauteur de sa barbarie: avec la plus intraitable sévérité!"
L’élue écologiste d’opposition Juliette Chesnel-Le Roux évoque pour sa part un acte "honteux, lâche et inacceptable". Toujours à gauche, Patrick Allemand parle d’une mamie "très appréciée des parents d’élèves. Cela rend cette agression encore plus honteuse et plus insupportable".
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