Mort en direct du streamer Jean Pormanove près de Nice: le gouvernement veut mettre fin au ce "Far West numérique" et étudie des mesures "fortes"

Après la mort en direct du streamer Jean Pormanove dans un local à Contes près de Nice qui a fait scandale et soulevé de nombreuses questions sur le contrôle du secteur en France, la ministre déléguée au Numérique Clara Chappaz réunit mardi ses services avec ceux de trois ministères et de deux régulateurs.

La rédaction Publié le 26/08/2025 à 11:56, mis à jour le 26/08/2025 à 11:58

"Aujourd'hui, Kick, j'en fais mon combat", affirme Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l'Intelligence artificielle et du Numérique, concernant la plateforme australienne sur laquelle le streameur Jean Pormanove est décédé lors d'un direct tourné près de Nice. 

"Je veux comprendre en tant que ministre du Numérique ce qui a été fait, ce qu'on peut en apprendre, et surtout comment on renforce nos moyens d'agir vite et fort", ajoute-t-elle, promettant de travailler "sans relâche pour mettre fin à ce Far West numérique". 

L'Arcom et la Cnil convoqués

Conséquence?  Une réunion, "avec toutes les parties prenantes" se tient ce mardi autour de la ministre avec les régulateurs du web. 

L'Arcom, gendarme français du numérique, la Commission nationale informatique et libertés (Cnil) qui est le gardien de la protection des données personnelles et du respect de la vie privée, ainsi que les services des ministères de la Justice, de l'Intérieur et de l'Economie ont été convoqués à Bercy pour un "partage d'expérience", a précisé à l'AFP le cabinet de Mme Chappaz. 

Raphaël Graven, 46 ans, connu sous le pseudo Jean Pormanove, est décédé à Contes lors d'une diffusion en direct le 18 août sur la plateforme de vidéos australienne Kick après plus de 12 jours de direct le montrant, ainsi qu'un autre homme, violenté et humilié par deux autres personnes.

Suivie par près de 200.000 personnes, la chaîne "Jeanpormanove" montrait depuis des mois Raphaël Graven se faire insulter, frapper, tirer les cheveux, menacer ou encore tirer dessus sans protection avec des projectiles de paintball. Des contenus scénarisés, selon les promoteurs de la chaîne.

L'inaction de Chappaz critiquée

Si la justice a bien ouvert une enquête dès décembre 2024 sur ces agissements après la parution d'un article de Mediapart, la ministre Clara Chappaz a été vivement critiquée pour ne pas avoir saisi immédiatement l'Arcom. 

L'organisme indépendant de régulation, qui avait tout de même été saisi en février par la Ligue des droits de l'homme, a lui été fustigé pour avoir tardé à se pencher sur le dossier.  

Certains députés, comme le député PS Arthur Delaporte, ont mis en cause le manque de moyens du régulateur du numérique.  

"A l'Arcom, il y a 23 personnes qui travaillent sur le règlement des services numériques", avait-il pointé la semaine dernière sur RMC.

L'Arcom n'aurait rien pu faire pour empêcher la diffusion de la chaîne de Jean Pormanove, s'est par ailleurs défendu dimanche le président de l'Arcom Martin Ajdari.

"Ce drame pose bien sûr également la question de la responsabilité de la plateforme qui a diffusé ces images (Kick). Celle-ci n'étant pas installée en France, elle ne relève pas de la compétence directe de l'Arcom", a-t-il dit dans une tribune publiée par Le Monde.

"Une nouvelle phase dans la régulation du numérique est aujourd'hui nécessaire, pour qu'on ne puisse plus, collectivement, passer à côté d'une telle situation", a-t-il ajouté. 

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