Quelque deux cents personnes migrantes sans abri, dont de nombreux jeunes enfants, étaient installées devant l'Hôtel de Ville de Paris, mercredi matin, après avoir passé la nuit sur place faute d'accueil en hébergement d'urgence, dans le cadre d'une mobilisation initiée par l'association Utopia 56.
À l’issue d'une nuit devant la mairie, enroulés dans des couvertures et sacs de couchage à même le sol, les migrants, dont certains sont en situation régulière en France, ont exprimé leur colère en criant "On veut un logement! Zero enfant dans la rue!", a constaté une journaliste de l'AFP.
Fatuma Ali, réfugiée somalienne raconte avoir passé la nuit avec ses trois enfants âgés de deux à sept ans devant l'Hôtel de Ville. Arrivée en 2018 en France, elle était logée par les services sociaux dans une maison, mais il y a cinq mois on l'a fait sortir par manque de place.
Depuis, la jeune femme, traits tirés, dit qu'elle ne trouve pas de logement et dort dans la rue ou le bus social.
Le groupe, rassemblé depuis mardi soir sur place à l'initiative de l'association de défense des migrants Utopia 56, comprend principalement des femmes seules avec enfants et des pères, mais pas d'hommes seuls ni de mineurs isolés.
"On reste tant qu'il n'y a pas de propositions de logements", a indiqué à l'AFP Yan Manzi, délégué général d'Utopia 56.
Une situation "particlièrement tendue" durant l'été
Tout au long de l'année, l'association tient chaque soir une permanence sur le parvis de la mairie de Paris pour tenter de trouver un hébergement d'urgence aux plus précaires, refoulés des habituelles structures d'accueil.
L'été, la situation "est particulièrement tendue", dénonce l'association, en avançant plusieurs raisons: services publics au ralenti, bénévoles associatifs en vacances, écoles et gymnases fermés et ne pouvant donc plus être utilisés en ultime recours.
La Ville de Paris a assuré à l'AFP continuer d'ouvrir "été comme hiver, des centres pour mettre à l'abri des personnes en famille".
"Au total plus de 1.000 personnes relevant d'une prise en charge par l’État sont actuellement mises à l'abri dans des lieux municipaux transformés ou des gymnases, en plus de la prise en charge de plus de 3.000 personnes en famille", a souligné la mairie mardi soir, en demandant "la prise en charge de ces personnes par l’État".
La préfecture d’Île-de-France également chargée de l'accueil, assure qu’il "n’y a pas de fermeture de places d'hébergement liée à la période estivale".
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