De la musique et des chants accueillent la ministre de la Culture à Nice ce jeudi matin. Mais pas forcément de ceux qui réjouissent les tympans du gouvernement. Une quarantaine de manifestants participe à une "casserolade" devant le siège de Nice-Matin, dans le quartier de l’Arénas à Nice, avant l’arrivée de Rima Abdul-Malak.
La ministre de la Culture doit échanger avec cinq lecteurs de notre quotidien, à partir de 10h30, dans le cadre de l’émission "Face aux lecteurs". Elle montera avec eux les marches du Festival international du film à Cannes par la suite. Pour l’heure, ce sont des militants de la CGT, FSU et Solidaires qui l’attendent au son des casseroles et boîtes de conserve.
Dans leur viseur: la réforme des retraites bien sûr, "mais pas que", précise Céline Petit, secrétaire générale adjointe de l’UD-CGT 06. Les conditions de travail, le sort des intermittents, les restructurations dans le domaine culturel... Autant de thématiques sur lesquelles le monde du spectacle veut interpeller Rima Abdul-Malak.
Une délégation reçue en préfecture
"La ministre n’a même pas répondu à ces questions, ne serait-ce que par écrit", déplore Céline Petit. Une délégation sera reçue en préfecture ce jeudi matin par un représentant du cabinet ministériel et de la DRAC (direction régionale des affaires culturelles). "C’est dommage qu’elle ne nous reçoive pas directement", soupire la déléguée CGT.
Le paillassou d’Emmanuel Macron vole devant les locaux de Nice-Matin, sous des acclamations joyeuses et dans une ambiance bon enfant. La police garde un oeil attentif sur la manifestation.
Mais ces chants ne sauraient masquer "la crise très importante que traverse le monde de la culture", souligne Violaine Darmon, représentante CGT des travailleurs de l’opéra de Nice. "On fait peser la responsabilité sur les salariés et les grèves, comme si tout le mal venait d’eux. Mais plus que jamais, il faudrait un effort conséquent pour la culture."
Les difficultés de ce secteur sont exacerbées par le relèvement de l’âge légal de la retraite à 64 ans, estime Jean-Louis Ruf, musicien et délégué du Syndicat français des auteurs-compositeurs (SFA) de la CGT. "Après 50 ans, c’est de plus en plus difficile de trouver une masse de travail suffisante pour travailler en tant qu’intermittent du spectacle."
Faute de réponse à ce jour, les manifestants espèrent être entendus par leur ministre de tutelle. Le 24 avril, Rima Abdul-Malak n’avait pas hésité à répondre aux critiques de deux artistes en pleine cérémonie des Molières.
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