Il est des métiers qui ne sont pas neufs, mais pour lesquels le contexte prend des airs de vent en poupe. C’est le cas des courtiers en énergie. En effet, si on connaissait les courtiers en crédit immobilier ou en assurances, on avait moins entendu parler de leurs confrères spécialisés dans la fourniture en gaz ou électricité. En tout cas, avant 2022 et la flambée des prix de l’énergie.
Avec Refenergie, basé à La Garde, Julien Lafontaine et Fionna Collange se sont lancés quelques mois seulement avant le début de la crise. Un contexte pas évident pour un démarrage, mais qui a aussi accentué les besoins en termes de compréhension du marché et des offres. Et donc donné davantage de visibilité à une profession peu connue.
"Ce n’est pas tant la demande qui a augmenté, souligne Fionna Collange, responsable des opérations de Refenergie, que la réceptivité." Dans un secteur ouvert à la concurrence depuis 2004 pour les professionnels – la cible de la société varoise –, 2007 pour les particuliers, les clients ont en effet mieux vu l’intérêt des courtiers en énergie, a fortiori au moment où les prix explosaient.
"Notre travail, reprend Fionna Collange, c’est de conseiller grâce à notre connaissance d’un marché compliqué et d’optimiser les contrats. Pour ça, nous avons deux leviers principaux: faire jouer la concurrence bien sûr, mais aussi la volumétrie." Comprenez qu’un fournisseur d’énergie auquel les courtiers apporteraient un volume d’affaires plus important serait plus à même de proposer des tarifs avantageux. "Le même principe, illustre la responsable des opérations, que lorsqu’un boulanger achète de grosses quantités de farine, plutôt que quelques kilos."
Autour de 25% d’écart
Ces professionnels interviennent lorsque les contrats arrivent à échéance, mais aussi en amont. Julien Lafontaine, le fondateur de Refenergie, prend l’exemple d’un client qui payait 800 euros le mégawatt/heure, en heure pleine hiver. "Nous lui avons obtenu un tarif à 120 euros le MWh. Il a certes dû s’acquitter de 8.000 euros de frais de résiliation, mais la baisse de prix lui a permis de les absorber en un peu plus de trois mois!"
Un cas extrême, précise-t-il: généralement, l’écart de tarif oscille plutôt entre 20 et 30% mais peut faire la différence entre la survie ou non d’une entreprise. D’ailleurs, ce ne sont pas elles qui payent ce service, totalement gratuit de leur côté. Comme tous les courtiers, le spécialiste en énergie se rémunère auprès du fournisseur avec qui son client contractualise.
Et Fionna de rappeler, comme un argument ultime, que faire appel à ce type de service est même préconisé par la Commission de régulation de l’énergie dans son "Guide des bonnes pratiques à l’intention des consommateurs professionnels pour leurs achats d’électricité et de gaz".
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