Le nombre de femmes élues dans un conseil municipal a progressé entre 2014 et 2020, selon une étude de la Caisse des dépôts publiée mardi, alors que l'obligation de listes paritaires sera étendue aux communes de moins de 1.000 habitants au scrutin de 2026.
En avril 2021, la France comptait 505.700 élus municipaux, dont 41,5% de femmes, soit une augmentation de 2,3 points par rapport au précédent mandat (2014-2020), selon la direction des politiques sociales de la Caisse des dépôts, qui a croisé les données du Répertoire national des élus (RNE) avec celles de l'Ircantec, la caisse de retraite complémentaire des agents publics contractuels.
Cette proportion varie selon les responsabilités exercées puisque les femmes ne représentent que 17,5% des maires et 36,4% des adjoints, un chiffre qui grimpe à 40,9% pour les conseillers municipaux indemnisés et 45,8% pour les conseillers non indemnisés.
"La probabilité d'accéder à un mandat de maire ou d'adjoint augmente avec votre ancienneté en tant qu'élu indemnisé", relève auprès de l'AFP l'économiste Laurent Soulat, co-auteur de l'étude.
Or les femmes ayant une moindre expérience que les hommes dans des fonctions d'élu indemnisé, cela peut diminuer leurs chances de devenir maires.
Le remplacement progressif des générations
Dans les communes de plus de 1.000 habitants, les seules où les contraintes de parité s’appliquaient jusqu'à présent, les femmes représentent 48,4% de l’ensemble des élus contre 37,6% dans les communes de moins de 1.000.
La féminisation constatée en 2020 "doit beaucoup au remplacement progressif des générations plus anciennes, où la part des femmes était relativement faible, par des élus de nouvelle génération", notamment de femmes nées après 1965, souligne l'étude, qui pointe aussi le renforcement des règles de parité en 2019.
Les femmes élues sont dans l’ensemble plus jeunes (49,9 ans) que leurs homologues masculins (52,2 ans), notamment parce que les hommes s'investissent davantage en fin de carrière et à la retraite.
En 2020, le taux de renouvellement des élus sur l'ensemble des mandats est par ailleurs "nettement plus élevé chez les femmes (63,5%) que chez les hommes (50,7%). "Les femmes s'engagent souvent moins longtemps", commente Laurent Soulat.
L'étude relève également des spécificités régionales, avec une part de femmes plus importante dans les conseils municipaux franciliens, en région Bretagne, Centre-Val-de-Loire, Nouvelle-Aquitaine, ainsi que dans la Vallée du Rhône et sur une grande partie du littoral méditerranéen, ce qui s'explique en partie par une présence plus importante de communes de plus de 1.000 habitants.
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