Dans cette commune azuréenne, 400 habitants vont changer d’adresse sans déménager

A Saint-Jeannet, 400 habitants vont bientôt changer d’adresse sans déménager. La commune de 4500 âmes s’est lancée, il y a deux ans, dans la refonte de l’adressage. Une trentaine de rues sont concernées.

La municipalité, accompagnée par La Poste, a listé les voies qui posaient problème et décidé de baptiser les rues qui n’avaient pas de nom, "souvent des impasses, occupées par quelques maisons", détaille l’adjoint au maire délégué à l’urbanisme Frédérick Dey.

Elle en a aussi profité pour changer le nom des rues qui entrainaient une confusion. "Comme le chemin du Peyrouas, qui est en trois tronçons qui se peuvent se relier entre eux par la route. L’un d’eux reste chemin du Peyrouas, les deux autres deviennent chemin du Haut-Peyrouas et chemin de l’Houmé-Peyrouas, pour ne pas perturber les gens et aussi pour raison patrimonial".

Pas de nom de personnalité

Donner un nom de personnalité a été exclu. "C’est délicat et ça ne plait pas à tout le monde" estime l’élu.

Enfin, la commune s’est aussi attaquée à la numérotation. "Nous avons communiqué au début de notre démarche dans le bulletin municipal en janvier 2022", rappelle l’adjoint au maire.

La liste des nouveaux noms de rues a été votée en conseil municipal en décembre 2023. Les habitants recevront prochainement un courrier les informant du changement de nom. Les nouveaux panneaux viennent d’être livrés et seront bientôt posés.

Chemin du Parriaou, du nom de la rivière qui longe cette voie, c’est la numérotation qui va être remise à plat.

"Il y a 2 ou 3 ans, les secours sont intervenus dans ce chemin pour un accident cardiaque. Ils ont eu des difficultés à trouver la bonne adresse. Heureusement ça n’a pas été fatal. Mais ils ont perdu du temps, ils n’étaient pas contents" relate Frédérick Dey.

Pierre effectue quelques travaux dans la maison qu’il vient d’acquérir. "J’habite au numéro 355, entre le 300 et le 180, s’amuse-t-il. Comme je suis souvent dehors en ce moment, c’est moi qui renseigne les livreurs. C’est vrai que ce n’est pas facile de s’y retrouver. Tous les numéros sont mélangés".

"J’ai entendu dire que la mairie allait remettre tout à plat. C’est une bonne chose. Il faudra passer quelques coups de fil pour changer l’adresse auprès d’EDF, etc, mais ça, ce n’est rien. Je suis pour plus de clarté", ajoute-t-il. Jeanine et Francis habitent au numéro 400. Mais ils ne sont pas les seuls! Deux autres maisons, pourtant assez éloignées, portent aussi ce numéro.

"Quand on est arrivé ici il y a 24 ans, il n’y avait rien. On a été les premiers à faire construire. Depuis, ça n’a pas arrêté", se souvient Jeanine. L’octogénaire poursuit: "On ne savait pas que la mairie comptait remettre de l’ordre dans tout ça. On aimerait bien rester 400 quand même. On était les premiers".

"Vous savez pourquoi 400?, interroge Francis, goguenard. Puis, sans nous laisser le temps de répondre, il poursuit: le garde champêtre avait une roulette pour mesurer la longueur de la rue. Il a mesuré 400mètres du début du chemin à ici".