Une semaine après leurs homologues français, près de 5.700 écoliers, collégiens et lycéens du public et du privé ainsi que 528 enseignants ont fait leur rentrée scolaire ce lundi 8 septembre en Principauté. Outre les émouvantes retrouvailles et les traditionnelles consignes distillées en ce premier jour, certains d’entre eux – à l’école de Fontvieille – ont reçu la visite des hautes autorités monégasques, dont celle du nouveau ministre d’État, Christophe Mirmand, toujours en phase de découverte du microcosme monégasque.
"Retrouver nos repères"
Les élèves du lycée Albert-Ier, délocalisés un an à l’Annonciade le temps de la rénovation énergétique et esthétique de leur établissement du Rocher, ont (re)découvert leur ex-collège Charles-III. "a ramène beaucoup de souvenirs du collège. Je suis agréablement surpris de la rénovation. Quand on l’avait quitté, le bâtiment était vraiment vieillissant", réagit Andréa, 17 ans, en classe de Terminale.
Le gouvernement princier a injecté 1 million d’euros pour "rafraîchir" le bâtiment, voué à la destruction dans le cadre du futur remembrement urbanistique de l’Annonciade, et équiper toutes les salles de classe d’écrans numériques interactifs. "On va retrouver petit à petit nos repères mais ça va nous obliger à faire beaucoup d’allers-retours entre les étages car les salles de classe sont dispatchées", rajoute Zoé, elle aussi en Terminale.
À l’instar de tous les élèves du CM2 à la Terminale, la jeune fille a découvert l’instauration de la mesure "No Phone", et le dispositif de pochette à verrouillage magnétique afférent, qui les prive de smartphone durant le temps scolaire. "C’est bien pour les plus petites générations, car il faut savoir s’en passer, mais pour le lycée ça risque d’être compliqué rien que pour retrouver ses amis dans ce bâtiment immense. Mais on va s’y faire", sourit-elle. Plus loin, Alejandre estime que la mesure est "très contestée" parmi les élèves et juge la mesure et les sanctions "exagérées".
Au micro de Monaco-Info, la proviseure du lycée Albert-Ier Laure Bottaro reconnaît que l’annonce a été accueillie avec "beaucoup de silence". "Il leur faut du temps pour comprendre que c’est un outil pédagogique, de faire le geste par eux-mêmes et dire ‘‘stop, je fais un break’’. Pour moi, le but est de leur permettre un temps d’échange vrai avec leurs camarades", argumente-t-elle. Quant au changement provisoire de lieu d’apprentissage, elle assure que "l’esprit reste le même avec la même motivation et envie de travailler des équipes".
Au lycée Rainier-III: "une filière d’avenir"
C’était également la rentrée hier pour les adolescents du lycée technique et hôtelier Rainier-III. "Elle s’est très bien passée même si on a découvert les pochettes ‘‘no phone’’ pour le téléphone c’est un peu embêtant...", introduit Charles, scolarisé en 3e SEGPA. Ce n’est d’ailleurs pas la seule nouveauté dans les couloirs de l’établissement professionnel, puisqu’un couvre-feu numérique a été imposé sur les ordinateurs fournis par l’État. "C’est une rentrée un peu plus stricte que d’habitude. Nos ordinateurs sont désormais bloqués de 21h30à 7h du matin. Si on rentre du sport un peu tard un soir, on ne peut pas faire le devoir. C’est un peu injuste", regrette Maxime, en terminale STHR (sciences et technologies de l’hôtellerie et de la restauration).
Malgré ces petites déconvenues de rentrée auxquelles il faudra s’habituer tout au long de l’année scolaire, tous ont choisi la filière de l’hôtellerie-restauration pour les débouchées. "Je veux travailler dans la pâtisserie et c’est un domaine où il y a de moins en moins de personnes spécialisées. Il y a des places à prendre", assure Evan, en 3e SEGPA. Même son de cloche pour Maxime: "Il y a un besoin de personnels dans ce secteur où il y a de moins en moins de candidats. Que ce soit concernant les cuisiniers, les serveurs, etc." Enfin, pour Charles, attiré par la filière depuis petit, "l’hôtellerie-restauration a de l’avenir". "Tout le monde a besoin de manger", conclut-il simplement.
Cette année, si la formule du lycée n’a pas changé, sa direction oui. Audrey Cheynut, autrefois enseignante au lycée Albert-Ier, devient proviseur-adjoint de l’établissement.
La statistique :
+42% d’attention et de concentration en classe.
C’est une moyenne selon des études dans les établissements scolaires, obtenue après le blocage des téléphones portables dans les cours. C’est la mesure phare de cette rentrée pour les élèves du CM2 à la Terminale qui ont reçu hier en cadeau de rentrée leur pochette No Phone, dans laquelle ils sont obligés de placer leurs téléphones portables dès qu’ils entrent dans les établissements scolaires. Et la pochette doit rester verrouillée jusqu’à leur sortie.
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