Lundi
Le monde selon TikTok. Contraintes de fermer régulièrement la nuit faute de personnel, les urgences de l’hôpital de Draguignan
sont en train d’être sauvées par TikTok. Postée dans l’espoir de recruter des médecins, la vidéo initiée par le directeur a entraîné un afflux de candidats. En Roumanie, c’est un Président que le réseau social chinois a bien failli offrir au pays. Face à la manipulation de l’opinion orchestrée par TikTok en faveur du candidat pro-russe, l’élection a été purement et simplement annulée.
À Draguignan comme à Bucarest ou à New York, le réseau préféré des ados s’insinue partout dans nos vies, pour le meilleur et pour le pire. Aux États-Unis, les inquiétudes sont telles que la plateforme, suspendue à une décision de la Cour suprême ou un revirement de Donald Trump, pourrait être interdite. Avec TikTok, il n’est plus seulement question de vidéos de chats ou de tutos rigolos, mais bien de l’ordre du monde et de la survie des démocraties.
Mardi
Le boucher et les insectes. Il faudra des années pour évaluer avec un minimum de précision l’ampleur des atrocités commises par
le régime de Bachar al-Assad. Quatre jours après la chute et la fuite honteuse du Boucher de Damas, des milliers de familles se lancent à la recherche de leurs proches détenus ou assassinés dans la gigantesque prison de Saydnaya, près de la capitale syrienne. Les récits, tristement convergents, sont insoutenables. Entre les murs de béton, les larmes répondent aux hurlements de douleur.
Tortures, corps brisés, âmes broyées, cadavres dissous par l’acide, cellules transformées en tombeaux : Saydnaya n’était rien moins qu’un abattoir humain. "On était traités comme des insectes", témoigne l’un des rares survivants. Bachar al-Assad renversé, la Syrie saura-t-elle tourner la page des exactions et des crimes de ces dernières années? Rien n’est moins sûr. Il ne faudrait pas qu’à l’image de l’Afghanistan, de l’Irak ou de la Libye, un enfer en remplace un autre.
Mercredi
La France fatiguée. Inquiétude (61 %), colère (55 %), lassitude (48 %) : les mots que les Français associent à la situation politique (1) en disent long sur leur état d’esprit. Profondément agacés, ils sont convaincus à 70 % que cette crise va durer. Réalistes, ils sont presque aussi nombreux (67 %) à considérer que les partis ne parviendront pas à s’entendre.
Fatigués, inquiets des conséquences de ce blocage institutionnel, les Français marquent de plus en plus leur défiance vis-à-vis des politiques. De tous les politiques. Le week-end dernier, ils ont renvoyé dans les cordes un député RN sortant lors d’une législative partielle dans les Ardennes. Une façon de sanctionner le choix de Marine Le Pen d’avoir fait tomber le gouvernement ? Cette défaite surprise sonne en tout cas comme une alerte pour le couple Le Pen-Bardella.
1. Sondage Elabe pour BFM TV.
Jeudi
Calendrier de l’Avent. Emmanuel Macron est un grand enfant. Son petit plaisir à lui, c’est le calendrier de l’Avent. Pas celui avec des chocolats, ni celui "Saucisson mon amour", sur lequel se jette goulûment mon fils avant le petit dej’. Non, son grand kif à lui, c’est le calendrier de l’Avent "Premier ministre", qui présente l’avantage de ne pas s’effeuiller uniquement à Noël. Pour la seconde fois cette année, notre Président se retrouve avec un nombre conséquent de cases à ouvrir.
Bayrou. Cazeneuve. Lescure. Re-Bayrou. Re-Cazeneuve. Barnier (tiens, celui-ci est abîmé). Bayrou encore: si leur contenu manque singulièrement de variété, notre Président s’amuse toujours autant à ouvrir ces petites fenêtres sur Matignon. Mais le plus mauvais moment arrive. Toutes les cases étant désormais vides, il va devoir se résoudre à jeter ce calendrier qui lui a procuré tant de satisfactions. Qu’il se rassure : le prochain est pour bientôt.
Vendredi
Vieux couple. "Enfin, les ennuis commencent…" Empruntée à François Mitterrand, la petite phrase prononcée par
François Bayrou dès sa nomination aurait tout aussi bien pu sortir de la bouche d’Emmanuel Macron. En installant à Matignon, contraint et forcé, celui qui a contribué à lui ouvrir les portes de l’Élysée, le chef de l’État évite le divorce mais se crée une nouvelle difficulté. À l’image de ces amoureux dont la relation se dégrade quand ils commencent à vivre ensemble, Macron et Bayrou auront toutes les peines du monde à cohabiter.
Ces deux-là se ressemblent trop. De fortes têtes qui ont en commun une très haute idée de leur propre personne. Sept ans après l’élection d’Emmanuel Macron, celui qui a longtemps admis "une indulgence chronique" vis-à-vis du locataire de l’Élysée roule à présent pour lui et pour lui seul. Lors de la passation de pouvoir avec Michel Barnier, François Bayrou n’a d’ailleurs pas eu le moindre mot à l’égard du chef de l’État. Un "oubli" qui donne le ton de leur relation future: celle d’un chef de l’État affaibli et d’un vieux routier de la politique qui n’a jamais renoncé à l’idée d’une quatrième candidature à la présidentielle.
Samedi
Maire Noël. Ils ne veulent pas qu’on mette des bâtons dans les roues du traîneau du Père Noël. Un peu partout en France, des maires prévoyants ont pris des arrêtés pour lui faciliter la tâche. À Bretagne-de-Marsan (Landes),
le Père Noël est ainsi autorisé à survoler la commune à basse altitude dans la nuit du 24 au 25 décembre. Air Noël a aussi le champ libre à Heuland (Calvados) où des panneaux "Survol de traîneau" ont été installés au bord des routes. À Flers-en-Escrebieux (Nord), le premier magistrat fait encore plus fort. Son arrêté comprend sept articles, dont un autorisant l’utilisation des bornes de recharge de la commune pour le traîneau électrique du vieux barbu. Merci le maire Noël!
commentaires