Combien de temps cette comédie peut-elle encore durer?
Cinq Premiers ministres en trois ans; un centriste qui s’est pourtant illustré au cours de sa longue carrière par ses acrobaties politiques -soutien de Balladur mais ministre dès le premier gouvernement Chirac, ancien UDF qui a voté François Hollande en 2012, candidat compulsif et "habité" à la présidentielle… - se mettant en tête de vouloir réformer la France alors qu’il ne dispose pas d’une majorité et qu’il n’a à aucun moment essayé de dégager un consensus; Sébastien Lecornu qui fait la leçon à ce même François Bayrou lors de la passation de pouvoirs en promettant d’être "plus sérieux dans la manière de travailler avec nos oppositions"; la nomination d’un nouveau Premier ministre, clone du Président, dont le parti s’est pourtant pris une gifle aux dernières législatives; un chef de l’État qui bat des records d’impopularité, dans un pays qui aime brûler ce qu’il a adoré, même le général de Gaulle n’avait pas échappé à l’usure du pouvoir; un décalage toujours plus accentué entre le pays réel qui place largement en tête le Rassemblement national dans les sondages et l’incapacité des gouvernements successifs, ces dernières années, à prendre en compte ce mécontentement; un pays tellement divisé que même le scrutin majoritaire à deux tours, pourtant gage de stabilité depuis 1958, n’a pas empêché une tripartition après une dissolution kamikaze (c’est dire si la proportionnelle le rendrait encore plus ingouvernable)…
Pendant combien de temps encore la France pourra-t-elle supporter ces replâtrages successifs? Seul le chef de l’État, en démissionnant, peut remettre le compteur à zéro.
La gouvernance de notre pays est à bout de souffle. Et ce n’est pas du cinéma.
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