Edito

Par Lionel Paoli

[ÉDITO] La peste ou le choléra

En appelant à "mettre des drapeaux palestiniens partout où c’est possible", le lendemain du jour anniversaire de l’attaque du 7 octobre en Israël, Jean-Luc Mélenchon jette un nouveau bidon d’essence au cœur du brasier. Ses provocations font de l'Insoumis le meilleur allié objectif du Rassemblement national.

Publié le 08/10/2024 à 07:07, mis à jour le 08/10/2024 à 07:07
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Jordan Bardella et Jean-Luc Mélenchon sont les deux faces d'une même médaille. Photos AFP

Mais jusqu’où dérapera-t-il ? En appelant à "mettre des drapeaux palestiniens partout où c’est possible" dans les universités, le lendemain du jour anniversaire de l’attentat du 7 octobre en Israël, Jean-Luc Mélenchon jette un nouveau bidon d’essence au cœur du brasier. À l’heure où l’on commémore l’une des attaques terroristes les plus meurtrières jamais commises, le propos n’est pas seulement indécent : il est ignoble.

Tout a été écrit sur la stratégie du leader Insoumis pour "capter" un électorat présumé communautaire. Mais on ne souligne pas assez combien ses provocations desservent la cause palestinienne d’une part, la crédibilité de la gauche d’autre part.

Ses outrances brouillent le décryptage des choix mortifères de Benyamin Netanyahu, prêt à incendier le Moyen-Orient pour conserver le pouvoir et s’assurer un codicille dans les livres d’histoire.

Flatter ses partisans en hystérisant le débat

En France, Mélenchon demeure cet épouvantail qui, en enfermant la gauche au sein du NFP, l’éloigne durablement du pouvoir. Il est tout à la fois l’idiot utile du macronisme et le meilleur allié objectif du Rassemblement national.

Sans lui, le parti à l’oriflamme aurait le plus grand mal à rendre crédible sa vocation tardive de rempart contre l’antisémitisme. Ne soyons pas naïfs : si les frontistes défendent aujourd’hui ceux qu’ils ont voués aux gémonies pendant des décennies (1), ce n’est que par opportunisme politique. Louer les citoyens français de confession juive est une manière de fustiger ces "corps étrangers" qui "menacent les fondements de notre civilisation" – les islamistes.

Au-delà des convictions affichées, les partis extrêmes utilisent des méthodes similaires pour flatter leurs partisans en hystérisant le débat public. Revers d’une même médaille, clabaudeurs d’une même démagogie, ils devraient pareillement éveiller la méfiance de tout esprit raisonnable.

1. Rappelons que, si Jordan Bardella estimait encore en novembre 2023 que "Jean-Marie Le Pen n’est pas antisémite", celui qui a dirigé le Front national jusqu’en 2011 a été condamné à six reprises pour ces faits par la Justice en 1969, 1986, 1991, 1993, 1999 et 2012.

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