Deux séries documentaires sur National Geographic et Netflix reviennent sur l'ouragan Katrina, 20 ans après son passage

Vingt ans après le passage meurtrier de l’ouragan Katrina (1836 morts), deux séries documentaires, sur National Geographic et Netflix, reviennent sur ce drame qui a secoué La Nouvelle-Orléans.

Mathieu Faure Publié le 08/09/2025 à 15:00, mis à jour le 08/09/2025 à 15:00
Katrina a profondément changé l’ADN de La Nouvelle-Orléans, la capitale de la Louisiane. Photo DR

Août 2005 - août 2025, voilà 20 ans que l’ouragan Katrina a ravagé le golfe du Mexique et plus particulièrement La Nouvelle-Orléans, la capitale de la Louisiane.

Le bilan humain fut impressionnant avec 1.836 morts mais c’est surtout la gestion de la crise par le gouvernement américain et les différentes agences gouvernementales aux commandes, à commencer par la FEMA (Agence fédérale de gestion des situations d’urgence) qui a choqué les Américains.

Katrina, c’est un ouragan de Force 4 - longtemps pressenti de Force 5 - qui a impacté la Floride, le golfe du Mexique et notamment La Nouvelle-Orléans le 23 août 2005.

Force 4, ça n’a rien à avoir avec la boisson sans alcool, c’est l’équivalent du doigt de Dieu sur la terre. Comprendre, rien n’y résiste. Et, bizarrement, ce n’est pas le passage de l’ouragan en lui-même qui va causer le plus de dégâts mais les conséquences de celui-ci.

Il faut savoir que La Nouvelle-Orléans est une ville construite dans une cuvette, sous le niveau de la mer, et cernée par le lac Pontchartrain d’un côté et le fleuve Mississippi de l’autre.

80% de La Nouvelle-Orléans sous les eaux

Mal protégée par des digues construites à la va-comme-je-te-pousse par l’armée américaine au lendemain de l’ouragan Betsy de 1965, la ville va se retrouver sous l’eau à 80% - parfois jusqu’à six mètres d’eau dans certains quartiers - après la rupture de plusieurs digues au lendemain du passage de Katrina.

Malgré l’ordre d’évacuation de la ville, une partie de la population, majoritairement noire et pauvre, n’avait pas les moyens de fuir et s’était résignée à rester chez elle, au Superdome et au Convention Center, deux sites réquisitionnés pour l’occasion.

Et pendant près d’une semaine, les survivants, entourés par des membres de la garde nationale, vont attendre qu’un plan d’évacuation digne de ce nom se mette en place. Il ne viendra jamais...

Sous plus de 35 degrés, sans eau, sans nourriture, dans une ville sous l’eau, ils vont devoir survivre alors que les forces gouvernementales n’ont aucun plan.

C’est cette folie que deux documentaires racontent, l’un sur National Geographic (Katrina 2005, l’ouragan meurtrier) et un autre sur Netflix (Katrina l’ouragan infernal), avec de nombreux témoignages de survivants, d’images d’archives et de contextualisation.

Le racisme systémique est très fortement évoqué - à raison - et les conséquences sur l’ADN d’une ville réputée résiliente, festive, et très liée à la culture afro-américaine.

Le drame de Katrina n’est pas un drame lié à un ouragan mais plus à un plan d’évacuation qui n’a jamais été pensé/planifié/exécuté. L’absence remarquée de George Bush, alors Président en poste, a très vite été pointée du doigt.

Comment expliquer que la première puissance mondiale soit à ce point dépassée dans la gestion de crise alors qu’un an auparavant, à l’été 2004, une simulation avait eu lieu dans le cadre d’un ouragan à La Nouvelle-Orléans?

Spike Lee impliqué

Embourbé dans la seconde guerre d’Irak à la même époque, le gouvernement Bush avait complètement détourné son regard de La Louisiane.

Pis, la ville a été délaissée par ses habitants depuis Katrina (La Nouvelle-Orléans a perdu 40.000 habitants depuis 2005) et son état d’esprit a été bouleversé, c’est un peu le fil rouge du troisième épisode de la série documentaire de Netflix produite et réalisée par Spike Lee et qui donne la parole à de nombreux protagonistes dont l’acteur Wendell Pierce, héros de The Wire, et habitant de La Nouvelle-Orléans.

Ce n’est pas la première fois que Spike Lee s’empare du sujet puisqu’en collaboration avec HBO, il avait signé en 2006 un documentaire poignant, baptisé Katrina.

Le sujet est également une formidable source d’inspiration pour la fiction puisque l’on peut citer la géniale série Treme, sur HBO, écrite par David Simon et qui explique comme personne comment l’ouragan a impacté la ville à tous les niveaux, de la gastronomie à la culture, en passant par la sécurité, le logement, la scolarité et la préparation de Mardi gras mais aussi la récente série, disponible sur Apple TV +, Five Days at Memorial, qui relate l’histoire vraie du personnel médical du Memorial Medical Center qui va devoir soigner des patients pendant 5 jours sans aide extérieure avec un bilan humain dramatique: 45 morts.

C’est la catastrophe naturelle la plus marquante des USA. Point.

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