David Lisnard sonne la charge contre Bayrou et Macron

Lors de sa rentrée politique, ce samedi soir, le maire de Cannes et président de « Nouvelle Énergie », David Lisnard, a plaidé pour « un nouveau cycle électoral » indiquant qu’il ne faisait pas confiance au Premier ministre pour redresser le pays et appelant de nouveau à la démission du Président.

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Mathilde Tranoy Publié le 31/08/2025 à 00:54, mis à jour le 08/09/2025 à 10:21
Photo S. Botella

Comme chaque année depuis 17 ans, la butte de Saint-Cassien, à Cannes, a accueilli la rentrée politique du maire Les Républicains- "Nouvelle Énergie" de Cannes, David Lisnard. Sur l’estrade montée au milieu des tables autour desquelles se pressaient 2.500 convives, David Lisnard a fait le show. Pendant plus de 90 minutes, intarissable alors que la nuit tombait, il a rappelé la raison d’être de "Nouvelle Énergie", le parti qu’il a fondé en 2013: "Faire gagner la liberté face à la niaiserie technocratique, face à l’engourdissement démocratique, face à la sclérose bureaucratique" et "redresser la France".

"Je ne fais pas confiance à François Bayrou pour redresser le pays"

Revenant sur la situation politique actuelle, il a raillé la décision du Premier ministre François Bayrou de solliciter le vote de confiance des députés le 8 septembre: "On a eu un Premier ministre qui dit: “Dans quelques mois le budget risque de ne pas passer. Plutôt que de me faire tuer, je me suicide tout de suite." »

"Il y aura une majorité contre", a-t-il prédit. "Mais j’apprends, en lisant un communiqué, puisque je n’ai pas été consulté, que d’emblée, les députés LR doivent voter la confiance." Une consigne avec laquelle David Lisnard, pourtant vice-président des Républicains, n'est pas en accord, se désolidarisant ainsi du président du parti, Bruno Retailleau.

"François Bayrou est un Premier ministre qui joue les pères-la-rigueur, mais c’est le même Premier ministre qui a voté tous les budgets de François Hollande et d’Emmanuel Macron. Tous! Il est hors de question de nous laisser absorber par le bilan calamiteux de ces dernières années. Je le dis clairement, je ne fais pas confiance à François Bayrou pour redresser le pays."

Celui qui souhaite démontrer "qu’une alternative est possible", a une solution toute trouvée pour débloquer la situation: "Un nouveau cycle électoral, avec un nouveau président de la République, puis des élections législatives après. Parce qu’imaginez qu’il y ait des législatives anticipées maintenant, vous bloquez à nouveau tout le pays pour un an. Le résultat sera le même."

"Une des possibilités serait que le président de la République dise: “Je constate la situation de blocage dans laquelle le pays se trouve. Je suis en partie responsable de ces blocages. Je ne démissionne pas tout de suite, mais dans 4-5 mois. Et ensuite, il y aura un nouveau Président qui aura la possibilité de dissoudre." Ce ne serait pas une destitution, parce qu’on n’est pas des anarchistes, ce serait une démission. Mais pour cela, il faut être un homme d’État ».

"Il y aura un candidat “Nouvelle Énergie" aux prochaines municipales »

Laissant un temps de côté le contexte national, le maire de Cannes a rappelé les prochaines échéances: les élections municipales des 15 et 22 mars 2026.

"Il y aura un candidat “Nouvelle Énergie" », a-t-il promis, avant de préciser aussitôt: "On n’est pas dans le temps des candidatures. On a encore un peu plus de cinq mois de projet de mandat à exécuter." Déception parmi les convives qui espéraient une déclaration de candidature ce soir.

S’en est suivie une longue énumération des succès obtenus au cours du dernier mandat: le Palais des Festivals, devenu le premier centre de congrès de France en nombre de jours d’occupation et en chiffre d’affaires; une politique écologique concrète; la lutte contre l’insécurité: les 16.000 places de stationnement gratuites; les projets urbains; et la baisse de 3,6% des taux des impôts de la commune, notamment.

Alors que l’assistance pensait que le discours touchait à sa fin, David Lisnard est revenu sur le projet de "Nouvelle Énergie": la fin de l’État-providence, la retraite par capitalisation, la fin de la bureaucratie à outrance...

"Ce combat, nous le portons et nous voulons le faire gagner. Et pour faire gagner ce projet en l’état actuel de la proposition politique, il n’y a pas d’autre possibilité que d’organiser une grande compétition à droite, ouverte, la plus large possible", a rappelé celui qui milite pour une primaire ouverte de la droite pour éviter les divisions – compétition à laquelle il souhaite toujours participer. Attal, Philippe, Knafo, Dupont-Aignan, Darmanin...: "Qu’ils viennent, et on pourra comparer les projets."

Interrogé sur ses chances réelles de l’emporter, le président de l’Association des maires de France, a répondu: "Je suis très lucide sur ma condition politique. Je ne suis pas connu. Mais avec un peu d’insolence, je l’admets, j’essaie de porter cette vision, c’est-à-dire de libérer les forces de production, de créativité. J’ai l’impression qu’avec ce projet-là, à “Nouvelle Énergie", on est en train de gagner la bataille des idées. Et quand on gagne la bataille des idées, on peut gagner électoralement. »"Pour 2027, ce sera trop court"

Les 2.500 convives, eux, ont été conquis. "Il a raison de ne pas voter la confiance à François Bayrou", estime Francine, 70 ans, adhérente "Nouvelle Énergie" depuis 10 ans.

Nicole, 85 ans, pense que "c’est un peu risqué, parce que ça va plonger une nouvelle fois la France dans le chaos. Mais c’est peut-être un mal nécessaire".

Sur ses chances de succès à la primaire de la droite, si elle a lieu. "Il peut y arriver, mais pas pour 2027. C’est trop tôt. Il n’est pas assez connu, indique l’octogénaire. Mais ça peut contribuer à faire connaître “Nouvelle Énergie". C’est peut-être une bonne stratégie. »

Mireille, elle, l’y voit déjà: "Il faut un homme fort à la tête de l’État. On est derrière lui à 200%, mais en 2027, ce sera trop court".

Photo S. Botella.

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