Série noire. Depuis plusieurs mois, les annonces s’enchaînent, les histoires se ressemblent. La France post-Covid voit des enseignes disparaître de son paysage. Kookaï, Gap, André...
La liste des grilles baissées est longue. Cette fragilité économique serait la résultante de la convergence de plusieurs éléments: pandémie, concurrence de la vente sur internet, hausse du coût des matières premières, inflation, augmentation des loyers et percée de la fast fashion qui pèse sur la planète mode. En 2022, Shein – leader du genre – a pris 33,8% des parts de marché, juste derrière Zara (36,4%) et devant H & M (29,8%).
La seconde main fait son trou
Parallèlement, la seconde main s’est clairement fait une place dans les habitudes des consommateurs: à elle seule, la France représente 8 milliards d’euros (8% du marché) dans le monde du luxe et de la mode de seconde main. Un cocktail fatal pour certaines marques qui peinent à tenir le cap.
San Marina, Go Sport ou encore Cop. Copine, n’ont pas résisté. D’autres, à l’instar de Célio, essayent de briser cette lame de fond.
En décembre 2022, l’entreprise a racheté Camaieu – liquidée trois mois plus tôt – pour 1,8 million d’euros. Le stock? Parti aux enchères. La marque pour homme fait le pari d’offrir un nouveau départ à la marque féminine: son grand retour est prévu pour septembre 2024. Une promesse forte annoncée en grande pompe par l’influenceuse Léna Mahfouf alias Léna Situations sur les réseaux sociaux.
Naf Naf Lingostière ferme ce mois-ci
Lundi, le sort des 166 boutiques Minelli – l’enseigne a été placée en redressement judiciaire le 28 septembre (1) – a été fixé. Les trois repreneurs (Mes Demoiselles Paris et les investisseurs DS Invest et Union Brothers) vont réduire la voilure: 47 boutiques (39 magasins et 8 espaces dans des centres commerciaux) sur les 120 resteront ouvertes.
Dans les Alpes-Maritimes, deux magasins seraient concernés par la fermeture: l’un à Polygone Riviera, l’autre à Cannes. Dans le Var, celui de La Valette également.
Autre marque ébranlée, Naf Naf, en redressement judiciaire. Son magasin de la galerie de Lingostière fait partie des 17 boutiques concernées par une fermeture en France.
Le prêt-à-porter n’est pas seul
Et si l’on pensait que le prêt-à-porter était seul à subir cette tendance, les spots éteints dans la vitrine d’Habitat, avenue Jean-Médecin à Nice, apportent un nouvel éclairage. Le groupe a été placé en liquidation judiciaire (2).
Ses 26 magasins (dont ceux de Monaco, d’Antibes et de Toulon) ont mis la clé sous la porte. Laissant plus de 300 employés sur le carreau et des clients qui attendent le remboursement d’une commande jamais honorée. Une somme qui représenterait près de 9 millions d’euros d’acompte. Une marque de plus que les enfants nés en 2024 ne connaîtront pas.
1. Par le tribunal de Marseille.
2. Par le tribunal de commerce de Bobigny le 28 décembre 2023.
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