Israël annonce des frappes "sans précédent" sur Gaza-ville et demande l’évacuation de la population
L'armée israélienne a dit vendredi 19 septembre 2025 qu'elle allait frapper Gaza-ville avec une "force sans précédent", appelant la population à évacuer la zone où elle mène une offensive majeure largement décriée par la communauté internationale.
La rédaction avec AFPPublié le 19/09/2025 à 18:00, mis à jour le 19/09/2025 à 18:00
Fort du soutien américain, Israël a annoncé le début mardi d'une campagne militaire terrestre et aérienne à Gaza-ville, dans le nord du territoire palestinien, pour y anéantir le mouvement islamiste palestinien Hamas, dont l'attaque du 7 octobre 2023 en Israël a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.
"Les forces israéliennes vont continuer leurs opérations avec une force sans précédent contre le Hamas et d'autres organisations terroristes", a affirmé le colonel Avichay Adraee, un porte-parole de l'armée israélienne, appelant la population à évacuer la ville.
Mais les habitants décrivent une situation chaotique.
"Nous n'avons nulle part où aller", témoigne auprès de l'AFP Oum Mohamed al-Hattab, une Palestinienne du camp de réfugiés de Chati, dans l'ouest de Gaza-ville.
"Mes sept enfants et moi vivons encore dans des tentes dans l'ouest de la ville après que l'occupation (Israël) a bombardé notre maison", ajoute-t-elle.
"Je n'ai pas peur de mourir, j'ai peur pour mes enfants", confie Layla Azzam, 34 ans, qui vit avec ses trois enfants à Tel al-Hawa dans le sud de Gaza-ville. "Nous n'avons même pas de tente."
Des Palestiniens déplacés fuient la ville de Gaza sur une route à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 septembre 2025AFP / Eyad BABA.
L'ONU estimait fin août à environ un million le nombre d'habitants dans la ville de Gaza et ses environs. L'armée israélienne a affirmé vendredi que "480.000" personnes avaient fui la zone.
Selon des bilans fournis par les hôpitaux gazaouis contactés par l'AFP, les opérations israéliennes ont tué au moins 22 personnes dans l'ensemble du territoire vendredi, dont 11 à Gaza-ville.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.
L'exode
L'armée israélienne a indiqué vendredi que ses troupes continuaient "d'élargir leur activité" à Gaza-ville, ajoutant avoir "démantelé plus de 20 infrastructures militaires" en une journée.
La fumée de bombardements israéliens sur la bande de Gaza, vue depuis Israël, le 19 septembre 2025AFP / Jack GUEZ.
Avichay Adraee a annoncé la fermeture d'une route d'évacuation temporaire ouverte 48 heures plus tôt, précisant que la seule voie vers le sud était désormais la route côtière d'al-Rachid.
Cette route était une nouvelle fois vendredi saturée de personnes fuyant vers le sud, à pied, en voiture ou sur des charrettes tirées par des ânes, leurs affaires entassées à la hâte, selon des journalistes de l'AFP sur place.
Nivine Ahmed, 50 ans, a fui le sud de Gaza-ville vers la ville centrale de Deir el-Balah jeudi, à pied, avec sept membres de sa famille. "Nous avons marché plus de 15 kilomètres, nous rampions d'épuisement", a-t-elle raconté.
"Mon plus jeune fils a pleuré de fatigue. Nous avons tiré tour à tour une petite charrette avec quelques affaires."
Des Palestiniens déplacés se bousculent pour recevoir un repas à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 19 septembre 2025
AFP / -.
Mona Abdel Karim, 36 ans, explique qu'elle n'a pas pu trouver de moyen de transport vers le sud et dort avec sa famille sur la route al-Rachid depuis deux nuits en attendant un chauffeur.
"Nous ne pouvons pas marcher à pied, les parents de mon mari sont âgés et malades, et les enfants sont trop faibles", a-t-elle dit.
Condamnations
En riposte à l'attaque, Israël a lancé une offensive dévastatrice qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire dans le petit territoire, où quelque deux millions de Palestiniens assiégés ont été plusieurs fois déplacés depuis le début de la guerre il y a bientôt deux ans.
Des Palestiniens déplacés sur une route à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, fuient la ville de Gaza, le 19 septembre 2025AFP / Eyad BABA.
Son offensive sur Gaza-ville a valu à Israël de sévères nouvelles condamnations à l'international. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a déploré une situation "moralement, politiquement et légalement intolérable" à Gaza.
Paris de son côté a exhorté Israël à "mettre fin à cette campagne destructrice", tandis que Londres l'a qualifiée de "totalement irresponsable et épouvantable".
Les Etats-Unis ont une nouvelle fois bloqué jeudi l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU d'un texte réclamant un cessez-le-feu et l'accès humanitaire à Gaza, un projet porté par la majorité des membres.
Mardi, une commission d'enquête indépendante mandatée par l'ONU a établi qu'Israël commettait un génocide contre les Palestiniens à Gaza. Les autorités israéliennes ont nié.
Des chars israéliens déployés à la frontière avec la bande de Gaza, le 19 septembre 2025AFP / Jack GUEZ.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
Selon le ministère de la Santé du Hamas, les représailles militaires israéliennes ont coûté la vie à 65.062 Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007.
commentaires
ads check
“Rhôooooooooo!”
Vous utilisez un AdBlock?! :)
Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe
Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une
information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur
Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires
ressentis comme intrusifs.
Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo
afin de débloquer l'accès au site lors de votre session
Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.
Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.
Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.
commentaires