Israël et son allié américain lancent un "dernier avertissement" au Hamas

Israël a adressé lundi "un dernier avertissement" au Hamas, le sommant de libérer les otages retenus à Gaza sous peine d'être anéanti, après une mise en garde similaire lancée par le président américain Donald Trump au mouvement islamiste palestinien.

AFP Publié le 08/09/2025 à 15:46, mis à jour le 08/09/2025 à 15:46
Des proches pleurent à l'hôpital Al-Chifa de Gaza, devant les corps de deux fillettes de 2 et 5 ans tués selon la Défense civile lors de frappes israéliennes sur leur tente de déplacés dans le quartier d'Al-Nasr, le 8 septembre 2025 AFP / Omar AL-QATTAA

Le jour même, les autorités israéliennes ont annoncé six morts dans un attentat perpétré par des "terroristes palestiniens" à Jérusalem-Est, l'un des plus meurtriers dans ce secteur de la Ville sainte occupé par Israël, depuis le début de la guerre à Gaza.

"Cette opération est une réponse naturelle (...) au génocide de l'occupation contre notre peuple dans la bande de Gaza", a affirmé le Hamas sans revendiquer l'attaque à l'arme à feu.

C'est une attaque sans précédent du Hamas menée le 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël qui a déclenché la guerre à Gaza, où une offensive de représailles israélienne a dévasté le territoire, fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire.

Lundi, la Défense civile à Gaza a fait état d'au moins 16 Palestiniens tués dans des bombardements israéliens, dont trois enfants, dans des frappes ayant touché des tentes de déplacés à Gaza-ville (nord).

"Ceci est un dernier avertissement aux assassins et violeurs du Hamas (...): libérez les otages et déposez les armes, ou Gaza sera détruite et vous serez anéantis", a déclaré le ministre de la Défense Israël Katz, en soulignant que "l'armée se prépare à étendre ses opérations pour conquérir Gaza-ville".

Des Palestiniens prient devant les corps de proches tués lors de frappes israéliennes, à l'extérieur de l'hôpital al-Chifa à Gaza-ville, le 8 septembre 2025 AFP / Omar AL-QATTAA.

"Les Israéliens ont accepté mes conditions. Il est temps pour le Hamas d'accepter également. J'ai averti le Hamas des conséquences en cas de refus. Ceci est mon dernier avertissement, il n'y en aura pas d'autre!", a indiqué dimanche M. Trump, un allié d'Israël.

"Qu'ont-ils fait de mal?"

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur les lieux d'une fusillade à Jérusalem-Est, le 8 septembre 2025 POOL/AFP / Ronen Zvulun.

Le Hamas a affirmé avoir "reçu, via des médiateurs, quelques idées de la part des Américains afin de parvenir à un cessez-le-feu" qui reprennent les grandes lignes des précédentes propositions sur une trêve et une libération des otages.

Le mouvement a redit être prêt à des négociations pour discuter de la libération des otages "en échange d'une déclaration claire de la fin de la guerre et d'un retrait complet israélien de la bande de Gaza" notamment.

Ces exigences sont rejetées par Israël qui veut détruire le Hamas et prendre le contrôle sécuritaire de l'ensemble du territoire palestinien.

Ces dernières semaines, son armée a intensifié ses opérations au sol et bombardements dans et autour de la ville de Gaza pour s'emparer de l'un des derniers bastions du Hamas dans le territoire.

A l'hôpital Al-Chifa de Gaza-ville, des Palestiniens pleurent leurs proches tués dans des raids ayant touché des tentes de déplacés, selon des images de l'AFP. Là, des femmes sanglotent près des corps de deux fillettes de 2 et 5 ans. Plus loin, un homme touche le visage de son bébé d'un an dont le corps est enveloppé dans un linceul blanc.

Des Palestiniens pleurent devant devant l'hôpital al-Chifa à Gaza-ville, où les corps de victimes de frappes israéliennes ont été transportées, le 8 septembre 2025 AFP / Omar AL-QATTAA.

"Des enfants meurent, qu'ont-ils fait de mal ? Un bébé d'un an, qu'a-t-il fait de mal?", s'exclame son grand-père Hazem Issa.

L'armée dit contrôler aujourd'hui environ 75% de la bande de Gaza et 40% de Gaza-ville. Selon des estimations récentes de l'ONU, près d'un million de personnes vivent dans la ville et ses environs.

"Gaza est un cimetière"

Les forces israéliennes se rassemblent autour d'un corps près d'un bus sur les lieux d'une fusillade à Jérusalem-Est, le 8 septembre 2025 AFP / Menahem Kahana.

L'armée a appelé la population de la ville de Gaza (nord) à évacuer vers la zone d'al-Mawassi (sud) déclarée "humanitaire" depuis plusieurs mois. Mais cette région a été ciblée maintes fois par des bombardements israéliens meurtriers.

Environ 100.000 personnes ont déjà fui Gaza-ville, d'après M. Netanyahu.

"Je suis horrifié par l'utilisation ouverte d'une rhétorique génocidaire et la déshumanisation honteuse des Palestiniens par de hauts responsables israéliens", a dit Volker Türk, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme. "Gaza est un cimetière."

L'Espagne et Israël ont échangé des déclarations véhémentes, après l'annonce par Madrid de mesures destinées à "mettre un terme au génocide à Gaza", fustigée par le gouvernement israélien comme l'illustration d'une "campagne anti-israélienne".

Considéré comme un mouvement terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en 2007, deux ans après un retrait unilatéral israélien de ce territoire occupé pendant 38 ans.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. D'après l'armée, 47 captifs restent retenus à Gaza dont 25 présumés morts, sur un total de 251 personnes enlevées durant l'attaque.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.522 morts à Gaza, en majorité des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza.

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