Vélo, rando, moto. Les Alpes-Maritimes offrent des paysages spectaculaires aux amateurs de balades et baroudeurs.
Entre mer et montagne, le département compte de nombreux cols avec des points de vue panoramiques sur la Méditerranée et les reliefs du Mercantour. Un décor de rêve et un vrai terrain de jeu pour les deux-roues.
"Le climat, les reliefs, les virages et la déclivité de nos routes sont superbes pour les motards", analyse Patrick Gaultier, président du Bouclard à Sospel.
Son association spécialisée dans la réparation de motos anciennes organise des événements et des sorties dans le pays mentonnais. Elle connaît bien les circuits qu’offre la Côte d’Azur et partage ses quatre itinéraires pour visiter la Riviera française à moto.
1. Le col de Turini par Moulinet et Peïra Cava
Chaque été, le village de Sospel à l’est des Alpes-Maritimes voit débarquer des nuées de grosses cylindrées. Immatriculées dans le 06, le 83 et d’autres coins de France, mais aussi d’Allemagne, d’Autriche et d’Italie. La raison tient en trois syllabes: Turini.
Ce col mythique qui relie la vallée de la Vésubie et celle de la Bevera a été rendu célèbre grâce au Tour de France et au Rallye Monte-Carlo.
Plusieurs itinéraires existent au départ de Sospel. Le premier, d’une durée de trois heures environ, remonte la vallée de la Bevera et traverse le village de Moulinet pour atteindre le col de Turini.
Une fois en haut, vous pouvez redescendre par Peïra Cava et le village médiéval de Lucéram, dans la vallée des Paillons, avant de remonter vers le col de l’Orme pour passer les cols l’Ablé et de Braus pour retourner sur Sospel.
2. Le col de la Bonette par le col de Turini
Un autre itinéraire permet de rejoindre le célèbre col de la Bonette, où transitent près de 140.000 véhicules chaque été, via le col de Turini.
Cette balade vous fait traverser les vallées de la Vésubie et de la Tinée - connue pour ses stations de ski - pour atteindre le 4e plus haut col routier d’Europe (2.715 mètres d’altitude).
Une fois la frontière des Alpes-de-Haute-Provence passée, continuez vers le col de Larche situé entre la France et l’Italie en direction de Borgo San Dalmazzo et Limone.
Prenez ensuite le tunnel du col de Tende pour redescendre la vallée de la Roya et rentrer à Sospel via le col de Brouis. Il faut compter environ six heures pour faire la boucle.
Une variante existe pour les pilotes plus aguerris en passant par le col de Lagnel qui relie les Hautes-Alpes au Piémont. Cet itinéraire vous fera passer près de Turin, Cuneo avant de rejoindre Borgo San Dalmazzo. Comptez une journée entière pour cette sortie.
3. Le Piémont et la Riviera italienne par le col de Tende
La vallée de la Roya offre aussi quelques balades sympathiques. Au départ de Breil, vous pouvez emprunter la RD 6 204 qui mène jusqu’au tunnel du col de Tende et découvrir la province de Cuneo (Piémont) avant de redescendre vers Imperia (Ligurie).
Cet itinéraire vous permettra de découvrir la riviera italienne: San Lorenzo al Mare, San Remo, Bordighera, Vintimille. Depuis la ville frontalière, vous pourrez directement remonter vers Breil-sur-Roya. Comptez environ six heures de balade.
4. Menton et Monaco vues depuis les sommets
Si vous aimez la vue mer et que vous souhaitez faire une balade tranquille, Patrick Gaultier conseille un circuit accessible aux débutants.
Au départ de Menton, prenez la direction de La Turbie en passant par Roquebrune-Cap-Martin. Inutile de traverser la commune. Prenez directement l’épingle sur votre droite, la route du Mont Agel, pour monter à Saint-Martin-de-Peille.
Grimpez encore jusqu’aux cols de Saint-Pancrace et de la Madone de Gorbio avant de redescendre sur Sainte-Agnès. Le plus haut village littoral d’Europe offre un point de vue panoramique sur toute la Riviera française.
Vous pourrez ensuite terminer la boucle en passant par le village de Gorbio et redescendre par la route du Val de Gorbio.
"C’est un circuit très chouette, assure le président du Bouclard de Sospel. On est très haut, tout en étant près de la côte. On peut voir Monaco et Roquebrune. La vue est à couper le souffle, c’est assez magique."
Une cohabitation difficile en nature?
Dans un dossier paru le 27 août, "Quand le bruit des motards trouble la quiétude du haut pays", Nice-Matin revenait sur la difficile cohabitation entre les deux roues et les adeptes d’un tourisme nature. Un conflit d’usage qui tend à s’accentuer avec les années, les massifs étant de plus en plus peuplés en saison estivale.
Plusieurs lecteurs nous ont écrit pour se plaindre "des nuisances sonores qui s’intensifient" sur les routes de montagne. Ciblant notamment les échappements modifiés et non réglementaires.
Au-delà du bruit, la vitesse est aussi un problème régulièrement pointé du doigt. Au col de la Bonette, où transitent chaque été 140.000 véhicules (tous types confondus), des marmottes se font régulièrement percuter.
Le Parc du Mercantour reconnaît qu’un travail de sensibilisation auprès du grand public est nécessaire. Et appelle les usagers à redoubler de prudence sur les routes de montagne.
Toutefois, les automobilistes et les motards restent une manne financière pour les restaurateurs et commerçants des vallées. Ils participent aussi à faire vivre le tourisme dans les milieux ruraux.
Dans la Roya, la réouverture tant attendue du tunnel de Tende, fin juin, a ravivé les débats autour des impératifs économiques et la préservation de la tranquillité.
"Avant, on se plaignait car il n’y avait personne, et maintenant, on se plaint du bruit. Faudrait savoir ce qu’on veut", témoignaient deux retraités dans nos colonnes [lire Nice-Matin du 28 juillet].
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