Quoi qu’il advienne dans son jardin d’hiver, il ne montera pas au sommet de l’Olympe, ce dimanche. Mais ce recordman que l’on ne délogera pas de sitôt culminera toujours en haut du Rocher. Peut-être assis sur dix victoires s’il prolonge sa fabuleuse série...
Plus vite, plus haut, plus fort: en cette année voyant Paris et la France accueillir les JO, Sébastien Ogier espère faire sienne la devise olympique, faute de pouvoir décrocher une médaille d’or.
Bien qu’intermittent du spectacle, désormais, notre porte-drapeau sur la planète WRC continue à empiler les succès. Les trois obtenus en 2023 (Monte-Carlo, Mexique, Kenya) lui permettent d’entrevoir aujourd’hui le cap de la soixantaine: 58 au compteur, s’il vous plaît!
Pourquoi s’arrêter en si bon chemin? Un mois après avoir soufflé sa quarantième bougie - le 17 décembre -, l’ogre du massif du Champsaur, loin d’être repu, lorgne le plus beau des cadeaux. La passe de dix, histoire de sceller comme il se doit le retour de Gap comme plaque tournante de la prestigieuse manche d’ouverture.
"Ce nouveau rythme à temps partiel ne nous réussit pas trop mal", confiait-il ce mercredi soir dans le coin Toyota du parc d’assistance haut-alpin après avoir signé le 4e temps du jour de chauffe sur la spéciale d’essais (shakedown). "On veut continuer comme ça aussi longtemps que possible. Voilà le plan pour 2024... en commençant par le Monte-Carlo, bien sûr. Pour moi, vous le savez, il s’agit d’un événement incontournable. Un rallye que l’on doit respecter plus que tout autre car les conditions peuvent s’avérer très difficiles. Les statistiques ne constituent jamais ma principale motivation, mais si je pouvais décrocher une dixième victoire ici, ce serait un frisson spécial".
Au volant de sa Yaris Hybrid parée d’une nouvelle robe noire du plus bel effet, le champion du monde puissance 8s’élancera ce jeudi après-midi de la place du Casino - top départ à 16h52 pour la première voiture - avec l’étiquette de grandissime favori.
Qui peut lui mettre des bâtons dans les roues? Sûrement pas Kalle Rovanperä! Le jeune coéquipier finlandais, tenant du titre suprême depuis 2022, a décidé lui aussi de rompre avec les cadences infernales. À 23 ans seulement, le voilà branché sur courant alternatif! Donc pas de troisième couronnement d’affilée ni de premier triomphe en Principauté pour lui, le résident monégasque, qui entrera dans la danse le mois prochain en Suède.
Chez Toy’, la seule menace s’appelle Elfyn Evans. Vice-champion en 2020, 2021 et 2023, le Gallois devient de facto l’unique prétendant au titre dans les rangs de l’écurie conduite par Jari Matti Latvala. Sa priorité: engranger des gros points partout et non jouer la gagne en prenant tous les risques...
Il en va tout autrement dans le camp d’en face. Une maison Hyundai où le come-back d’Ott Tänak au côté de Thierry Neuville promet une compétition interne animée.
Guère verni lors de son premier passage entre 2020 et 2022 - 5 victoires en 31 courses -, le véloce sprinteur estonien a soif de revanche.
Mais attention au "pilier" belge du constructeur sud-coréen, souvent placé, jamais champion, qui entend décrocher enfin cette étoile se refusant à lui. Depuis douze ans, Neuville est tout de même le seul membre du reste du monde parvenu à briser l’hégémonie tricolore Loeb-Ogier au Monte-Carlo, en 2020...
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