Rosés de Provence: "Nous n’échapperons pas à de nouvelles taxes Trump sur les vins"
Anticipant de nouvelles menaces de rétorsion douanière, l’interprofession des vins de Provence enjoint la filière à "poursuivre sa stratégie de diversification à l’export" vers d’autres pays.
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Idelette FritschPublié le 06/11/2024 à 18:00, mis à jour le 06/11/2024 à 18:00
La filière des vins de Provence s’y attendait, Donald Trump n’hésitera pas à taxer les vins français au premier conflit géopolitique, à l’instar des "taxes dites Trump" sur le vin, déjà mises en place dans le cadre du conflit Airbus-Boeing d’octobre 2019 à mars 2021.
Brice Eymard, directeur général du Conseil interprofessionnel des vins de Provence (CIVP), enjoint la filière à diversifier ses marchés et réinvestir la France pour passer le cap de la nouvelle mandature Trump. (Photo Dylan Meiffret / Nice Matin)Dylan Meiffret / Nice Matin.
Un impact mesuré
"Ces taxes de 25% avaient eu un impact mesuré sur les rosés de Provence, grâce aux stratégies de contournement mises en œuvre par nos entreprises", commente Brice Eymard, le directeur général du Conseil interprofessionnel des vins de Provence (CIVP). Comme la rétorsion douanière ne concernait que les bouteilles commercialisées sur le sol américain, le vin était acheminé en vrac pour être embouteillé sur place, "avec des coûts supplémentaires sur la chaîne logistique pour trouver des embouteilleurs et réorganiser le réseau de distribution aux USA, que seules les grosses entreprises ont pu absorber", poursuit le responsable.
Repli vers la France et l’Europe
Cette stratégie de déploiement à l’export vers les USA, pays indissociable de la montée en puissance puis du leadership mondial de la Provence sur les vins rosés, est aujourd’hui remise en question par la nouvelle mandature de l’homme d’affaires américain. Sans connaître encore le niveau de taxes et les pays européens qui seraient visés par l’administration Trump, la vigilance est de mise dans le vignoble.
"Les rosés de Provence ont connu, en quinze ans, une forte croissance aux USA qui représentent 16% de nos volumes totaux. Nous rentrons dans un contexte économique international beaucoup plus bataillé! Pendant quatre ans, il va falloir se retrousser les manches, nous enjoignons les vignerons à diversifier leurs exportations vers d’autres marchés: les pays émergents comme l’Asie, le Japon, la Corée, Singapour ou le Brésil si le Mercosur (zone de libre-échange qui regroupe plusieurs pays de l’Amérique du Sud, Ndlr) aboutit. Il faut parallèlement réinvestir la France qui représente 60% de nos volumes, et l’Europe où nous avons la certitude qu’il n’y aura pas de taxe européenne", insiste Brice Eymard.
Hasard du calendrier, le directeur du CIVP a répondu à nos questions lors d’une mission œnotourisme et agritourisme en Toscane (Italie). Une autre option de diversification pour la filière des rosés de Provence, aujourd’hui fortement encouragée.
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