Comme elle a l’habitude de le faire afin de dénoncer les discriminations, l’association SOS Racisme a testé plusieurs établissements du département ce samedi. Le collectif envisage de porter plainte contre les entreprises accusé de différence de traitement en fonction de l’origine ethnique supposée.
Comment ça marche?
Le dispositif est composé de trois groupes (formés de deux hommes et d’une femme) de la même tranche d’âge et qui portent une tenue qui correspond à l’endroit où ils veulent entrer. Plusieurs établissements d’Antibes, Cannes et Juan-les-Pins ont été testés.
La seule différence? Leur couleur de peau. Les groupes avec les personnes d’origine subsaharienne et d’origine maghrébine se présentent à quelques minutes d’intervalles et demandent un transat dans une plage privée. Ils sont acceptés ou remerciés.
Une poignée de minutes plus tard, un groupe "test", composé de personnes de type caucasien, formule la même demande. S’ils sont acceptés alors que les autres ont été refusés, l’association estime qu’il y a discrimination. Même chose pour les boîtes de nuit. En tenue de soirée, les deux premiers groupes de personnes dites racisées se présentent à l’entrée. Ils sont suivis, quelques minutes plus tard par le groupe "test" de personnes blanches. Si les premiers sont refusés à l’entrée et les seconds acceptés, là encore, l’association estime qu’il y a discrimination.
Des établissements pointés du doigt, leur réponse
Parmi les onze "tests probants" qui ont été réalisés par les militants sur les plages privées, une "différence de traitement fondée sur l’origine réelle ou supposée des personnes a été recensée". Il s’agit de l’Epi beach à Antibes qui aurait refusé un groupe de personnes maghrébines et accepté celui des personnes caucasiennes. Contacté, le gérant met en avant ses propres origines marocaines et assure que sa clientèle est "très diversifiée". "Ce n’est pas parce qu’on refuse qu’on est raciste. On a un gros turn-over pour les transats c’est très possible que cinq minutes après que le premier groupe soit venu, on soit complet. J’ai les caméras de ce jour-là et je peux attester qu’il y avait des gens de toutes les couleurs."
Pour ce qui est des boîtes de nuit à Nice, cinq tests se sont avérés probants, selon SOS Racisme, dont deux assimilés à de la discrimination. Les faits se seraient produits au Notorius Club (selon l’association, refus d’entrée aux personnes maghrébines et discrimination tarifaire contre les personnes d’origine subsaharienne) et à l’Opéra Club (refus d’entrée aux personnes d’origine subsaharienne et magrhébine).
Sollicité, le Notorius Club s’est défendu: "Il n’y a aucun problème de racisme chez nous. Les seules personnes qui ne peuvent pas entrer ce sont les groupes de garçons et ceux qui ne présentent pas bien. Il suffit de se connecter à nos réseaux sociaux pour voir que le racisme est inexistant chez nous."
De son côté, le patron de l’Opéra Club est ferme: "Je refuse ceux qui ont un look agressif mais jamais pour la couleur de peau. J’ai eu pendant deux ans un club afro-maghrébin dans Nice, le Pacha, donc je ne peux pas être raciste."
Ce professionnel, qui revendique son origine maghrébine, regrette: "Si le testing s’est mal passé, c’est une décision subjective du physio mais ce n’est pas la politique de la maison. On n’a peut-être pas eu de bol ou le physio a pris des libertés mais j’ai des vidéos de ce soir-là qui attestent qu’il y a des gens de couleurs dans la boîte."
Mise à jour au 31 juillet 2024, 16h23 : il semblerait que sur le testing concernant l'Opéra Club à Nice, il y ait une confusion autour du nombre de groupes "noirs" ayant fait le testing. Si SOS Racisme dans son communiqué précise que le club aurait refusé l'entrée aux groupes composés de personnes perçues comme "noires" et "arabes", l'établissement de nuit niçois nous a envoyé des images semblant prouver le contraire pour le groupe identifié comme "noir".
Nous avons donc pris la décision de retirer la vidéo afin d'incorporer tous les éléments et de recouper ces nouvelles informations. Merci de votre compréhension.
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