"Il est le reflet de notre résilience": grâce à une enveloppe du prince Albert II, le pont du Coq détruit par la tempête Alex a pu être restauré à La Brigue

Emblème de La Brigue, il avait subi la colère de la tempête Alex en 2020. 120.000 euros ont été alloués par le prince Albert II pour sa restauration. Ce "nouveau" pont a été inauguré lundi.

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Anne-Marie Maucorps Publié le 02/10/2024 à 15:01, mis à jour le 02/10/2024 à 15:01
De gauche à droite: le prince Albert II de Monaco ; le préfet Hugues Moutouh et le maire de La Brigue, Daniel Alberti. Photo A.-M. M.

Le pont du Coq à La Brigue, commune de 725 habitants dans la vallée de la Roya, a été le cadre d’une cérémonie extraordinaire ce lundi. Le village n’avait pas vu un rassemblement de personnalités aussi importantes venir jusqu’à lui depuis longtemps. Le prince Albert II de Monaco en personne avait fait le déplacement pour constater les travaux déjà effectués sur le pont du Coq.

"Une évidence"

Ce n’est pas un ruban qui a été coupé, mais c’est un tissu typique de la région, tissé et brodé à La Brigue, qui a dévoilé la plaque commémorative. Hugues Moutouh, préfet des Alpes-Maritimes, venu accueillir le Prince, a déclaré: "À côté de la reconstruction résiliente des ouvrages, nous entamons une reconstruction civique dans le cadre de [la concertation citoyenne] "l’avenir des Vallées"." "Aujourd’hui, nous pouvons célébrer la restauration du pont grâce à votre engagement et votre générosité", a-t-il aussi dit au Prince.

Le pont officiellement inauguré Photo A.-M. M..

Porte-parole des habitants, le préfet a exprimé remerciements et reconnaissance pour la solidarité apportée par la Principauté. Il faut savoir que si la reconstruction de la vallée a été prise en charge par l’État, la Région, le Département, la Carf, le patrimoine reste à la charge des communes. Aussi, le mécénat de la Principauté de Monaco mis en œuvre par la Fondation du patrimoine* et la préfecture des Alpes-Maritimes, a été un appui considérable. La Principauté de Monaco a toujours été présente, financièrement et humainement, pendant et après la "catastrophe la plus destructrice de notre époque" dans la vallée, a rappelé le Prince. "C’était une évidence d’aider les vallées sinistrées. La Principauté devait participer à cet effort collectif. Cette tragédie est toujours présente dans nos cœurs", a-t-il ajouté très ému. "Dans l’esprit des Brigasques, cela restera profondément gravé, a déclaré Daniel Alberti, maire de La Brigue. Monaco a sauvé l’emblème de notre village."

Le prince Albert II qui a alloué 3 millions d'euros aux vallées sinistrées, estime que "La Principauté devait participer à cet effort collectif" Photo A.-M. M..

Trois millions d’euros pour les vallées

Le Rocher a alloué 3 millions d’euros au total aux trois vallées sinistrées, dont 120.000 euros pour payer l’intégralité des travaux sur les fondations du pont du Coq (sur un total de 125.000 euros). Quinze communes ont bénéficié du mécénat de la Principauté ainsi qu’une trentaine d’édifices patrimoniaux. La Fondation du patrimoine se dit « extrêmement reconnaissante de toutes ces actions entreprises et rendues possibles grâce à la générosité et à l’intérêt du Prince », a confié Jean-Louis Marques, délégué départemental de la Fondation.

Le prince Albert II a participé à hauteur de 120.000€ sur les 125.000 nécessaires pour les restauration du pont. Photo A.-M. M..

"Ce pont est le reflet de notre résilience et de notre capacité à rebondir. En unissant nos forces, nous ressortons plus forts de notre expérience, a déclaré le Prince, qui souhaite ainsi "continuer ce lien qui unit Monaco à la France. Faisons de cette rénovation un symbole d’espoir et de renaissance."

*La Fondation du patrimoine a son siège au 20 boulevard Carabacel, 06005 Nice cedex 1 - CS 11259. Les dons sont défiscalisés.
Site internet: www.fondation-patrimoine.org

"Il a l’allure d’un pont médiéval", explique Antoine Madelénat, architecte en chef du patrimoine culturel Photo A.-M. M..

Histoires et légendes du pont du coq

Antoine Madelénat est architecte en chef du patrimoine culturel. Il restaure les monuments historiques de La Brigue. Il s’extasie devant l’ingéniosité architecturale du pont du Coq. "Il a l’allure d’un pont médiéval, explique-t-il. Mais il est récent. Il date du XVIIIe siècle". Mais d’ailleurs, ce pont est-il Génois ? La question reste en suspens...

Quoi qu’il en soit, c’est une prouesse architecturale. " Un maître maçon l’a dessiné dans un carré parfait, continue Antoine Madelénat. 14,2 m de haut et 14,2 m de large. Le pont a été réparé tous les 50 ans, ce qui montre la fréquence des crues aussi hautes que le pont. La trace des embâcles le prouve."

Ingéniosité supplémentaire, le pont est coudé pour faire comme un barrage à l’eau. Daniel Alberti, maire de La Brigue, se souvient que les anciens, pour aller dans les campagnes ou à Notre-Dame-des-Fontaines, empruntaient le pont et montaient toujours avec une pierre pour remplacer celles manquantes ou abîmées. Quant à la légende, il en connaît tous les détails. Il l’a livrée à une assistance attentive. "

Un architecte dessinait les plans du pont. Une personne de noir vêtue et encapuchonnée est venue à lui pour lui proposer un marché: la construction du pont en échange de l’âme du premier le passant. Marché conclu. Le lendemain, le diable, parce qu’il s’agissait bien du diable en personne, après avoir édifié le pont, vint chercher son dû. L’architecte, rusé, fit passer le premier être vivant à se lever tôt: un coq. Le diable ne put se venger car ses pouvoirs, au fil des heures, avaient disparu."

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