"Parce que tout est plus cher": les Azuréens précaires ont 71 centimes de reste à vivre par jour selon le Secours populaire

Le 19e baromètre Ipsos/Secours Populaire alerte sur la dégradation du niveau de vie des Français et plus particulièrement des moins de 35 ans. Un constat national qui n’épargne pas les Alpes-Maritimes.

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Margot Dasque Publié le 18/09/2025 à 05:30, mis à jour le 18/09/2025 à 05:30
Le Secours Populaire des Alpes-Maritimes a aidé près de 18.000 personnes en 2024: un chiffre déjà en hausse de 7% au mois de juin 2025. Photo d’illustration Philippe Arnassan

La précarité gagne du terrain. Selon le 19e baromètre Ipsos/Secours Populaire paru ce jeudi 11 septembre, 57% des Français connaissent aujourd’hui une personne proche vivant dans une situation de pauvreté. 34% estiment "important" le risque "de basculer dans la précarité dans les prochains mois" quand 50% des jeunes se déclarent mécontents de leur niveau de vie - ils étaient 33% en 2010. "On n’est pas des statisticiens. Mais c’est ce que nous vivons au quotidien dans nos antennes du département", indique Jean Stellittano, secrétaire général du Secours populaire des Alpes-Maritimes.

Une réalité qui s’exprime notamment au travers de la dégradation des conditions de vie des moins de 35 ans: "Dans nos antennes étudiantes on rencontre des jeunes déprimés, des personnes prêtes à faire des choses irréversibles pour remplir le frigo." Un jeune sur deux parle "d’angoisse en pensant à sa situation actuelle et son avenir" et plus d’un sur cinq se dit "désespéré".

7% de bénéficiaires en plus au milieu de l’année

Le constat est là: la Fédération départementale compte 7% de bénéficiaires supplémentaires au mois de juin par rapport à l’an dernier. "En 2024 nous étions autour de 18.000 personnes, si cela continue comme cela nous finirons l’année avec près de 19.500." Parmi eux: "Des étudiants, des travailleurs, des saisonniers, des retraités. Des propriétaires qui ne peuvent pas faire face aux charges, des personnes de plus de 80 ans que nous suivons en commission de surendettement, des gens qui doivent faire face à un maelstrom administratif, à des indemnités journalières qui tombent trop tard etc." Des profils de plus en plus hétérogènes: "On voit des gens de la classe moyenne inférieure pousser notre porte. De plus en plus de gens vivent sur le fil du rasoir. Il suffit d’une voiture qui tombe en panne, d’une maladie, d’un coup dur pour qu’ils se retrouvent dans la précarité."

Un reste à vivre quatre fois moins important que la moyenne nationale

Le tout, sur un territoire qui ne fait pas de cadeau, où la vie a un coût. "Quand on compare le reste à vivre, c’est éloquent. Une fois toutes les charges payées, les bénéficiaires du Secours populaire ont – c’est la moyenne nationale – 3,40 euros par jour et par personne pour se nourrir, s’habiller etc. Dans les Alpes-Maritimes il leur reste moins d’un euro: 71 centimes! Parce que tout est plus cher."

Des besoins en hausse auxquels doivent faire face les associations dans un contexte de réduction budgétaire. "Nous ne sommes pas les seuls, mais nous devons faire sans certaines subventions. Nous avons appris au milieu de l’année – alors que les sommes ont été engagées – que nous ne devons plus compter sur les 100.000 euros de l’État." La raison? "Cette aide est issue du dispositif crédit renfort Covid. Effectivement, nous ne sommes plus en période de pandémie. Mais la situation du pays n’est pas comme en 2019. Entre-temps, on nous a demandé de mettre en place des moyens: on a ouvert des antennes, on a acheté des véhicules, on a embauché, etc." Alors l’avenir ressemble à un casse-tête. "Je dois ramener mon budget 2026 à 20% de moins. Avec cette question: comment faire pour ne pas impacter les gens?"

Mais le tableau n’est pas un monochrome noir. Preuve en est, Jean Stellittano se réjouit de l’engagement toujours présent des Français: "48% se disent prêts à consacrer du temps à une association de solidarité, c’est important."

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