"Souviens-toi et ne cesse jamais de t’en souvenir".
C’est avec les mots prononcés par le président Jacques Chirac il y a 20 ans pour inaugurer le mémorial de la Shoah à Paris que Christian Estrosi a accompagné, mercredi 17 septembre 2025, la première pierre d’un musée dédié à la Seconde Guerre mondiale à Nice. Les mots du maire de Nice n’auront jamais l’écho des maux de Serge Klarsfeld. Le vieil homme de 90 ans tout juste a raconté la barbarie nazie. Lui et sa sœur, des gamins, 8 et 11 ans, cachés dans un placard, la peur au ventre, le bruit des bottes des kapos d’Aloïs Brunner, leur père arrêté par la Gestapo dans leur appartement de la rue d’Italie à Nice et la mort en face. "Cette génération de témoins, d’orphelins et d’enfants, cachés est en voie d’extinction, je dois être un des derniers à a voir survécu aux rafles à Nice", a sobrement constaté le célèbre chasseur de Nazis. Simone Veil s’en est allée, Charles Gottlieb, survivant des camps aussi...
Exposition, conférences, scolaires
Cette antenne du mémorial de la Shoah de Paris qui verra finalement le jour en 2026 à Nice dans l’ancienne centrale électrique désaffectée Lebon, impasse Meyerbeer, sera "leur nuage, leur sépulture", a résumé le maire. Dans ce bâtiment des années 1930légué par la Ville, les travaux sont lancés et doivent durer onze mois.
L’architecte Jennifer Carré de l’agence Février Carré a imaginé trois niveaux. Le premier pour une exposition permanente qui racontera l’histoire des juifs de Nice pendant l’occupation, le second sera dédié à des expositions temporaires, le troisième accueillera des scolaires et des conférences.
"Cette antenne niçoise apprendra à répondre par la connaissance, la tolérance"
"Pour ne pas oublier les 3.604 autres juifs niçois déportés et assassinés, juste parce qu’ils étaient juifs". Pour ne pas oublier les Justes qui les ont aidés. Pour ne pas oublier d’autant plus que "la bête immonde est de retour plus que jamais".
Alors que l’olivier planté en mémoire d’Ilan Halimi a été tronçonné la semaine dernière à Epinay-sur- Seine, alors que "l’antisémitisme prospère comme un monstre sur les réseaux sociaux notamment", alors que le Hamas détient des otages israéliens et que des milliers de civils meurent à Gaza sous les coups du gouvernement de Benyamin Netanyahou, "cette antenne niçoise du Mémorial de la Shoah n’érige pas haine contre haine mais apprendra à répondre par la connaissance, la tolérance et la discussion", promettent Jacques Fredj et Eric de Rotschild, directeur et président du mémorial de Paris.
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