Les travaux de la bretelle censés désengorger l’accès à Monaco et La Turbie démarrent enfin
Le réaménagement de l’infrastructure autoroutière, censé désengorger l’accès à Monaco et La Turbie, se concrétise enfin sur le terrain. Le déboisement a commencé pour une mise en service fin 2022.
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Thibaut ParatPublié le 09/02/2021 à 06:30, mis à jour le 09/02/2021 à 06:33
Le déboisement de la future zone de chantier a déjà commencé et se poursuivra jusqu’à fin février. La jonction entre la bretelle autoroutière de Beausoleil et la Grande corniche (RD2564) se fera par un rond-point, spécialement érigé pour l’occasion.Photo Dylan Meiffret
Ce ne sont "que" des travaux préparatoires, en l’occurrence un déboisement de 27.000 m² de pins sur la future zone de chantier. Mais pour les protagonistes du dossier de la bretelle dite "de Beausoleil" , c’est – enfin – le passage d’un projet à l’état de papier vers sa concrétisation sur le terrain. D'ailleurs, la situation géographique de cette infrastructure est bien sur la commune de La Turbie. Le maire, Jean-Jacques Raffaele, aimerait que la bretelle porte le nom de La Turbie.
Jusqu’à fin février, donc, Vinci Autoroutes engage ces travaux forestiers pour délimiter les emprises nécessaires à l’aménagement de l’infrastructure routière, si longtemps réclamée par les élus locaux. Voilà en effet près de trois décennies qu’ils plaident pour la réouverture de celle-ci afin de faciliter l’accès à Monaco et désengorger le village de la Turbie, quotidiennement asphyxié par les embouteillages matinaux. D’année en année, pourtant, ils se sont heurtés aux lenteurs administratives ainsi qu’aux blocages et refus successifs de l’État français. Le bout du tunnel est proche, donc.
"L’attente fut longue"
"Plus rien ne peut désormais entraver l’ouverture de cette bretelle", se satisfait Jean-Jacques Raffaele, maire de La Turbie, lequel avait été, en 2015, le chef de file d’une grande manifestation dans la rue. L’attente fut longue. Ce qui démontre, ce que beaucoup d’élus dénoncent dans de nombreux domaines, que la bureaucratie freine les projets structurants. Le fameux ‘‘choc de simplification’’ n’est pour moi qu’un artifice de communication."
En parallèle de l’abattage des arbres au niveau des talus et de la future voie, une maintenance sur les filets antichute, disposés le long des parois rocheuses, sera réalisée simultanément. "Puis, de mars à mai, on va entreprendre des travaux de déviation des réseaux – eau et téléphonie – qui se trouvent sur la trace du projet, détaille Salvador Nunez, directeur de la maîtrise d’ouvrage chez Escota. À partir de fin juillet, quand l’appel d’offres en cours sera validé, devrait démarrer les travaux de création de la nouvelle en bretelle, en vue d’une mise en service fin 2022 ou début 2023."
De lourds travaux estimés à 6,06 millions d’euros: l’intégralité du tracé doit être remise aux normes de sécurité autoroutière. "On ne peut pas emprunter cette bretelle telle qu’elle est configurée actuellement", explique Salvador Nunez.
Remise aux normes de la bretelle
En effet, les 600 mètres d’asphalte reliant l’A8 à la Grande corniche (RD2564) présentent actuellement une déclivité assez conséquente (10 % au maximum) et des virages très serrés. "Le projet est constitué de quantité importante de soutènements, de murs avec des ancrages pour réaliser des largeurs complémentaires. L’objectif étant de réaliser la géométrie requise", poursuit-il. La jonction entre l’infrastructure autoroutière et la route départementale se fera par un rond-point, créé spécialement pour l’occasion.
Ce n’est qu’en octobre 2022, une fois la bretelle fraîchement réaménagée, que l’aménagement paysager sera amorcé. D’ailleurs, pour remplacer les pins sacrifiés dans les prochaines semaines, d’autres arbres seront replantés: des chênes verts et pubescents, des pins d’Alep mais aussi des oliviers.
Les grandes dates de ce si long dossier
1979 La bretelle est construite pour pallier un éventuel retard de la mise en service de la portion autoroutière entre La Turbie et Roquebrune-Cap-Martin, à la suite des difficultés rencontrées dans le percement du tunnel de l’Arme.
1989 Ouverture de la voie.
1994
La bretelle est finalement fermée.
1995
Première démarche d’élus pour faire rouvrir la bretelle.
2005
La Communauté d’agglomération de la Riviera française vote une motion pour son ouverture.
2008, 2011, 2012, 2014 et 2018
Les ministres des Transports successifs sont sollicités.
1er juin 2015
Entourés d’élus locaux et de parlementaires, le maire de La Turbie, Jean-Jacques Raffaele, et sa population manifestent pour demander la remise en service immédiate de la bretelle.
Avril 2016
L’État affirme la nécessité du projet et demande à Escota de préparer la réalisation d’un dossier de demande de principe.
Juillet 2016
Annonce d’un plan national d’investissement autoroutier (qui fut précisé par la suite) et dont faisait partie le projet de bretelle de l’A8 de Beausoleil.
3 mars 2017
Le préfet des Alpes-Maritimes, le ministre d’État de Monaco, les présidents de la Carf et du Département signent un premier protocole d’engagement financier pour les travaux de création d’une bretelle de sortie de l’A8.
2017
À la suite des élections présidentielles, le plan national d’investissement autoroutier est mis en révision.
1er août 2018
Elisabeth Borne, ministre de la Transition énergétique et solidaire en charge des Transports, confirme l’inscription du projet de réalisation de la bretelle de Beausoleil dans le plan d’investissement du gouvernement
10 septembre 2019
Les acteurs du dossier signent une convention actant le financement des travaux.
Le coût de la remise en service est estimé à 6,06M€, répartis entre l’État français et son concessionnaire Vinci Autoroutes (2,48M€), l’État monégasque (2,135M€), le Département (1,235M€) et la Carf (200 000€).
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