Le retour de Nicolas Bedos sur le plateau de Quelle époque! le samedi 3 mai, pour la promotion de son livre La Soif de honte, a déclenché l'une des plus vives polémiques de l’ère post-#MeToo en France.
Condamné en octobre 2024 à un an de prison, dont six mois sous bracelet électronique, pour agressions sexuelles sur deux femmes, le réalisateur s’était fait discret depuis sa condamnation.
Sa venue sur France 2, à l’invitation de Léa Salamé, aurait même suscité de nombreux débats en amont.
La journaliste a reconnu avoir "longtemps hésité" à lui offrir la parole, expliquant en direct: "On a lu ce livre, on a lu La soif de honte, il faut reconnaître que vous dites des choses… Ce n’est pas un livre de plainte ou de victimisation".
Mais c’est l’intervention de Paul de Saint-Sernin, chroniqueur et humoriste de l’émission, qui a cristallisé la polémique en faisant le tour des réseaux sociaux.
Installé dans le public, il lui a lancé: "Tout l’argent récolté grâce à la vente de ce livre va être reversé à une association de victimes. Tu ne le sais pas, je viens de le décider."
Face à l’agacement palpable du réalisateur, il a enchaîné: "C’est une manière de te montrer que c’est important, le consentement. Je décide que l’argent est reversé à cette association, sans te demander ton avis".
Le public a alors applaudi, mais Nicolas Bedos, visiblement déstabilisé, a aussitôt rétorqué: "C’est sérieux ce qu’on dit là…"
"Se faire oublier"
La séquence, visionnée des millions de fois sur les réseaux sociaux, divise.
Certains saluent la "leçon de consentement" administrée au metteur en scène, d’autres dénoncent déjà un "lynchage" ou une instrumentalisation médiatique de l'humoriste Paul de Saint-Sernin.
Sur le plateau de France 2, les invités étaient partagés: l’actrice Anny Duperey a plaidé pour un pardon, saluant la reconnaissance des faits par l'auteur, tandis que Louis Sarkozy, également invité, a salué son courage, tout en restant très prudent.
Dans la foulée, la famille du fils de Guy Bedos a pris la parole. Sa sœur Victoria lui a apporté son soutien, tout en lui conseillant de "se faire oublier" face aux critiques virulentes sur la promotion de son livre.
Sur Instagram, le réalisateur a tenté ensuite de justifier sa démarche: "J’ai reconnu mes fautes, accepté ma peine. Aujourd’hui, je raconte. Non pour me justifier, mais pour tenter de comprendre ce qui m’a conduit à cette chute."
"Où sont les victimes?", ont déploré sur les réseaux sociaux de nombreuses militantes féministes, préférant qu'on les invite en plateau plutôt que l'auteur des faits. Et ce, bien qu'il ait purgé sa peine.
commentaires