"Le logement est très cher, on en vient à accepter des choses inacceptables": le constat de la Fondation Abbé-Pierre sur l’habitat indigne à Nice

Après huit mois d’enquête, la Fondation Abbé-Pierre dresse le constat de l’habitat indigne à Nice, où c’est "une vraie problématique". Interview.

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Antoine Louchez (alouchez@nicematin.fr) Publié le 13/11/2024 à 19:34, mis à jour le 14/11/2024 à 10:32
interview

La Fondation Abbé-Pierre vient de terminer une enquête de huit mois sur l’habitat indigne à Nice, où la question est "une vraie problématique", selon Francis Vernède, directeur régional de la Fondation Abbé-Pierre. Rencontre.

Quel est le constat?

On a fait huit mois d’enquête dans le parc privé à Nice. Ici, un habitant sur cinq vit sous le seuil des bas revenus, donc de la pauvreté. Sans surprise, ces ménages précaires sont susceptibles de vivre dans des logements indignes. Le logement est très cher, on en vient à accepter des choses inacceptables, par refus de se retrouver à la rue. Ce qui facilite les choses pour des propriétaires, qui se disent: "De toute façon, j’aurai un locataire".

Qu’est-ce que l’habitat indigne?

Il y a beaucoup de situations différentes: des taudis, avec des moisissures, des fissures, des passoires thermiques impossibles à chauffer ou à aérer. Autant de logements où les habitants commencent à développer des problèmes de santé, comme des infections respiratoires, ou des problèmes de santé mentale.

Il y a des droits et des devoirs…

On n’oppose pas les vilains propriétaires et les gentils locataires. Il faut informer tout le monde sur leurs droits et leurs devoirs. Par exemple, on n’est pas censé vivre dans une passoire thermique. Les propriétaires ne savent pas forcément qu’ils sont censés faire des travaux, mais aussi qu’il y a des aides à la rénovation énergétique. Il y a un travail de pédagogie. Il y a aussi des propriétaires moins bien intentionnés qui sont plutôt là pour engranger des loyers sans investir dans leur bien locatif, ou carrément des marchands de sommeil. Là, il y a une nécessité de coercition. À la Fondation Abbé-Pierre, on appelle à une politique fine et ajustée.

Comment appliquer cette politique?

C’est une musique difficile à mettre en place, car il y a beaucoup d’institutions. La Ville, l’État, la Caf, le Département, les associations… Si tout ce beau monde ne se rencontre pas, c’est compliqué. C’est ce que l’État est censé faire. Or, on note que localement, il joue de moins en moins son rôle. Les réunions sont moins fréquentes. On souhaite que ces acteurs travaillent ensemble. On viendrait prêter main-forte, si c’est nécessaire. On pourrait amener du temps de travail d’ingénierie nécessaire.

Je lis cette interview et je me rends compte que je suis concerné par l’habitat indigne. Que faire?

Il faut contacter les permanences téléphoniques de la Fondation Abbé-Pierre au 01.55.56.37.00. ou l’Adil (Agence départementale de l’information sur le logement) au 04.93.98.77.57.

 

Francis Vernède, directeur régional de la Fondation Abbé-Pierre. (Photo A. L.) Nice Matin.

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