Une jeune femme sur cinq ne s'identifie pas comme hétérosexuelle

Une jeune femme sur cinq ne se considère pas comme hétérosexuelle, selon une étude de l'Ined publiée mercredi 30 avril, qui évoque un effet possible du mouvement MeToo et une plus grande acceptation des minorités sexuelles en France.

La rédaction avec AFP Publié le 30/04/2025 à 07:34, mis à jour le 30/04/2025 à 07:34
Le débat autour des inégalités dans le travail domestique contribue aussi à cette évolution. Photo d'illustration Alain Brun-Jacob

Une jeune femme sur cinq ne se considère pas comme hétérosexuelle, d'après une étude de l'Ined publiée mercredi 30 avril.

"Entre 2015 et 2023, le nombre de jeunes adultes de 20-29 ans s'identifiant comme bisexuels ou pansexuels" (attirance pour une personne quel que soit son genre) "a été multiplié par six", souligne l'Institut national d'études démographiques dans un communiqué.

Quelque 5% des jeunes femmes "s'identifiaient" en 2023 comme "pansexuelles", une sur dix comme "bisexuelle", 2% comme lesbiennes, et 81% comme "hétérosexuelle", selon l'étude intitulé "Home, bi et non-binaires: quand les jeunes questionnent l'hétérosexualité".

Chez les jeunes hommes, 3% se sont identifiés comme homosexuels et 3% comme bisexuels.

L'étude analyse les résultats de l'Enquête sur la vie affective des jeunes adultes (Envie) menée en 2023 par l'Ined sur un échantillon de 10.000 jeunes de 18 à 29 ans.

"Banalisation relative" et MeToo

Si 19% des femmes de 18 à 29 ans ne s'identifient pas comme hétérosexuelles, ils sont 8% chez les hommes de leur âge, selon l'étude parue dans la revue Population et Sociétés. C'était le cas de 3% des femmes de 20-29 ans et 2% des hommes du même âge dans l'enquête Virage de 2015, a expliqué Wildried Rault, directeur de recherche à l'Ined.

Parmi les facteurs pouvant expliquer cette tendance, une "banalisation relative de l'homosexualité" et le mouvement MeToo, qui a rendu l'hétérosexualité "moins désirable" pour une partie des jeunes, a avancé le chercheur lors d'une conférence de presse.

Le débat autour des inégalités dans le travail domestique contribue aussi à cette évolution, selon lui.

La "visibilité croissante" des minorités sexuelles, avec notamment le mariage pour tous en 2013, ont "rendu plus envisageables ces formes de sexualité, en particulier pour des jeunes qui ont toujours connu ces contextes", a avancé M. Rault.

Quelque 37% des femmes de 20-29 ans en 2023 disent avoir eu des "attirances" "pour les deux sexes" au cours de leur vie, contre 7% dans l'enquête Virage (Ined) de 2015. C'est le cas de 18% des hommes en 2023, contre 2% en 2015.

"Ce sont surtout les femmes de 18-21 ans qui se reconnaissent dans ces nouvelles identifications": 78% des 18-21 ans s'identifient comme hétérosexuelles, contre 87% des 26-29 ans.

En outre, 1,7% des jeunes se définissent comme "non binaires", ni comme homme ni comme femme. Cette augmentation des personnes bi et pansexuelles est aussi visible dans d'autres pays européens et en Amérique du Nord, selon l'étude.

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