"Comment ont-ils pu laisser les gens se déplacer?": pourquoi le match RCT-La Rochelle a été reporté au dernier moment en pleine vigilance orange

Des trombes d’eau, un tunnel d’entrée des joueurs comparable à une pataugeoire, des supporters courageux massés sous les toits de Mayol… et un coup de tonnerre sourd, à 21h21, au cœur du ciel toulonnais.

Difficile de réaliser le triste spectacle auquel tout Toulon a assisté ce dimanche soir. Et pourtant, c’était bien réel. Récapitulons.

Traditionnellement programmé à 21h05 sur Canal+, ce Toulon - La Rochelle a longtemps fait l’objet de questionnement. Encore plus lorsque la préfecture des Bouches-du-Rhône a pris la décision, en tout début d’après-midi, de reporter à ce lundi le Classique entre l’Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain.

Coup d’envoi d’abord reporté

Mais il paraît qu’à Toulon, tout est différent. Alors, sûrs de leurs prévisions, la préfecture du Var et la Ligue nationale de rugby (LNR) ont fait le choix, en accord avec les deux clubs concernés, de maintenir ce choc entre le RCT et le Stade rochelais. Tout ça en dépit de la vigilance orange "orages et pluie-inondation" brandie dès samedi soir.

Pour rappel, la semaine dernière face à Castres, la bande à Mignoni avait déjà disputé son premier match à la maison sous cette même alerte... mais sans la moindre goutte de pluie. Sauf que, ce coup-ci, ça ne s’est pas vraiment passé de la sorte.

"Les prévisions de Météo-France ne nous permettaient pas d’imaginer que ce serait aussi violent, aussi fort, et que, du coup, il y ait un risque au moment du coup d’envoi pour la sécurité des joueurs, racontait aux alentours de 21h45 Maxime Chusseau, représentant de la Ligue nationale de rugby, une fois le report officiel. Mais le tonnerre grondait. Donc, on a décidé de repousser le coup d’envoi."

Et si ce dernier a d’abord été retardé de 20 minutes, l’heure du bilan est fatalement arrivée. Maxime Chusseau poursuit: "On a décidé de faire un check avec les arbitres. La pelouse n’était plus praticable. On l’aurait vraiment saccagé et, en plus, il y avait la sécurité des joueurs qui était en jeu. Donc, on a pris la décision de reporter."

Colère chez les joueurs

Et c’est bien là où c’est difficilement compréhensible. Comment envoyer 13.000 personnes dans un stade sous le déluge quand, pour quatre gouttes, une rentrée scolaire est reportée d’un jour? Alors oui, ni la LNR, ni Simon Babre, le préfet du Var, ne sont Madame Irma. Mais quand même. Quel message est envoyé à cette même population à laquelle on ne cesse de rabâcher les consignes de sécurité?

Et si, forcément, en tribunes, les supporters ont fait entendre leur (logique) déception, tout en ne cessant d’encourager leurs poulains, les principaux acteurs de la rencontre n’étaient pas en reste. Plus que l’incompréhension, dimanche soir dans les vestiaires de Mayol, c’était la colère qui primait chez les joueurs. "Comment ont-ils pu laisser les gens se déplacer?", entendait-on. Ou encore: "C’est juste inconscient".

Finalement décalé au samedi 8 novembre?

Le report officiellement acté, reste désormais à déterminer une date pour ce Toulon - La Rochelle. Et dans ce calendrier ultra-serré, difficile de lui trouver une place.

"La date du report sera connue demain [aujourd’hui], expliquait le représentant de la LNR à 22h, ce dimanche. On va tout faire avec les parties prenantes pour trouver la meilleure des solutions et la meilleure date possible. Au regard de l’état actuel de la pelouse, ça paraît très compliqué [de jouer ce lundi] même si, évidemment, c’est une opportunité qui intéresserait les deux clubs."

Mais si le RCT comme La Rochelle auraient effectivement préféré s’affronter ce lundi, afin d’éviter de surcharger leur futur calendrier, c’est impossible. Dans les travées de Mayol, ce dimanche soir, un week-end semblait se dégager: celui du 8-9 novembre.

Sur cette fenêtre internationale, la France défiera l’Afrique du Sud, le samedi. Le Toulon de Mignoni pourrait, à ce moment-là, jouer sa 3e journée face au Stade rochelais. Avec, pour l’instant, une préférence pour le samedi après-midi.