La promesse d'Emmanuel Macron aux habitants des vallées : "Nous ne vous lâcherons pas et je viendrai avant la fin de l’année"

Un an après le drame, des cérémonies sont organisées tout le week-end dans les villages ravagés par la tempête Alex. Attentif à l’évolution de la situation, le Président de la République a tenu à adresser un message aux vallées sinistrées.

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Propos recueillis par Denis Carreaux Publié le 01/10/2021 à 20:52, mis à jour le 01/10/2021 à 20:52
Emmanuel Macron, lors de sa visite à Tende, le mercredi 7 octobre 2020. Jean François Ottonello/Nice Matin

Alors que les vallées sinistrées marquent ce week-end le premier anniversaire du passage de la tempête Alex, Emmanuel Macron nous a accordé une interview exclusive. Depuis sa visite sur place le 7 octobre dernier, il suit de près l’évolution de la situation. Et promet de revenir avant la fin de l’année.

Lors de votre visite l’an dernier, quelques jours après la tempête Alex, vous aviez expliqué avoir été marqué par le survol des vallées dévastées. Avez-vous toujours ces images en tête?

Bien sûr, ces images restent gravées. J’ai vu à Tende, à Breil-sur-Roya, à Saint-Martin-Vésubie, des scènes de désolation. J’ai rencontré des concitoyens qui avaient perdu leurs proches. Quand on prend un peu de recul, on prend conscience de la cruauté de ces images et de ce qu’elles représentent. Le rapport d’inspection des faits n’a pas simplement chiffré les choses. Il a qualifié les dégâts comme étant les plus importants en France métropolitaine depuis la Seconde guerre mondiale.

Quel message souhaitez-vous adresser aux habitants des vallées qui vont célébrer ce triste anniversaire?

J’ai deux messages. Le premier, que je n’oublie rien de ce que j’ai vécu en étant à leurs côtés il y a un an. Nous pensons à leurs morts, à leurs familles, à nos sinistrés et à nos déplacés. Le deuxième message, c’est que l’État a été présent dès les premières heures. Nous continuerons à être là. Nous ne lâcherons pas les habitants, les familles, les collectivités.

Il y a eu dans cette période une unité de tous les acteurs, les volontaires, les bénévoles, l’ensemble des services, les élus locaux. Quand je suis venu sur place, le maire de Tende a eu cette formule: "J’ai vu la machine France se mettre en marche". La Nation française sera toujours aux côtés de celles et ceux qui ont souffert et continuent de souffrir.

Une première enveloppe de 34,17 millions d’euros sera intégralement consommée avant la fin de l’année.

L’État s’est-il montré assez réactif et assez efficace depuis un an?

Tout le monde s’est mobilisé de manière extraordinaire. Le préfet Gonzalez a été sur le pont tout de suite avec tous les services de l’État et un préfet à la reconstruction a été nommé très rapidement. Toutes les collectivités ont été mobilisées, à commencer par la Métropole qui a joué un rôle exceptionnel, mais aussi le Département et la Carf.

L’appui financier de l’État a été très fort. 572 millions d’euros ont été mobilisés pour la reconstruction. Les opérations avancent de manière significative. La France n’a jamais engagé de tels moyens en tant de paix. Mais j’entends aussi les demandes de la population. Il faut aller plus loin et continuer à accélérer.

Quand sera versée la totalité des 143 millions d’euros de la dotation de solidarité aux collectivités?

Cette dotation est allouée. La préfecture sera en mesure de déclencher la totalité des autorisations d’engagement dès cette semaine. 25,7 millions d’avances ont déjà été versés en décembre. En fonction des demandes concrètes, on libérera ensuite les crédits de paiement. Une première enveloppe de 34,17 millions d’euros sera intégralement consommée avant la fin de l’année.

Dès le début de ce mois, nous pourrons aussi calibrer les besoins afin de solliciter une rallonge de crédits de paiement qui pourrait être obtenue dans le cadre de la loi de finances rectificative.

À quels projets bénéficieront les 150 millions d’euros d’enveloppe exceptionnelle prévus au titre de la contractualisation Etat-collectivités?

100 millions sont dédiés au financement d’infrastructures et de projets résilients et 50 millions sont réservés à l’accompagnement de projets de développement et d’attractivité pour les vallées. Un travail de co-construction sera engagé avec les élus, notamment les maires, avec des ateliers territoriaux organisés avec l’Agence nationale de cohésion des territoires. Une concertation citoyenne est aussi prévue, sous l’autorité du préfet.

Nous avons exercé une pression maximale pour que les assurances soient au rendez-vous

Est-il acceptable qu’un an après, de nombreux sinistrés soient encore relogés, dans l’attente d’une réponse de leur assurance ou de l’indemnisation par le fonds Barnier?

Sur le fonds Barnier, 120 millions d’euros, une somme d’une ampleur inédite, seront mobilisés pour financer les indemnisations de biens détruits et délocaliser les habitations situées hors zone de danger. Une partie des biens privés ne peuvent pas être reconstruits. 420 habitations sont concernées. Cela prend du temps. Concernant les assurances, nous avons exercé une pression maximale pour qu’elles soient au rendez-vous, et nous continuerons à le faire.

La France peut-elle faire pression sur l’Italie pour accélérer le chantier du tunnel de Tende?

Cela fait partie des financements additionnels que nous allons envisager et des projets que nous souhaitons porter avec l’Italie. Je compte en parler dès la semaine prochaine avec le président Draghi. Le tunnel de Tende fait partie des infrastructures que nous voulons faire avancer dans le cadre du traité du Quirinal que nous devons finaliser avec les Italiens. J’ai la volonté d’accélérer la connexion de la Roya avec l’Italie. Le territoire en a besoin pour son développement économique et ses équilibres humains.

Lors de votre visite le 7 octobre dernier, vous vous étiez engagé à revenir. Tiendrez-vous parole?

Je viendrai avant la fin de l’année pour faire un point sur l’avancée des travaux additionnels, maintenir la pression et évoquer le développement des projets sur l’ensemble du territoire.

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