La mosquée En-Nour reste ouverte: le préfet a tranché

Georges-François Leclerc n'a pas signé la déclaration d'utilité publique de la crèche que Christian Estrosi souhaitait implanter à la place de la salle de prières, qui restera ouverte

DENIS CARREAUX Publié le 13/01/2017 à 08:30, mis à jour le 13/01/2017 à 08:30
La salle de prières En-Nour, dans la plaine du Var. Jean-François Ottonello

C'est un dossier particulièrement sensible que le nouveau préfet des Alpes-Maritimes, Georges-François Leclerc, avait à trancher quelques semaines seulement après son arrivée: celui de la mosquée En-Nour. Depuis plus de quatre ans, Christian Estrosi se bat bec et ongles, notamment face à l'État, contre cette implantation controversée dans la plaine du Var, en plein cœur d'une zone commerciale.

À la place, dans le secteur stratégique de l'éco-vallée, le président de la Métropole et premier adjoint de Nice souhaitait implanter un pôle de petite enfance.

Il avait pour cela lancé une enquête publique et même recueilli un avis favorable, en mars 2016, avant les décisions contraires du préfet, du tribunal administratif et du Conseil d'État. Le nouveau représentant de l'État, qui n'était pas tenu par l'avis du commissaire enquêteur, avait jusqu'à hier soir minuit pour signer ou non la déclaration d'utilité publique (DUP) de ce projet de crèche.

Ce matin, Georges-François Leclerc, qui a attendu le dernier moment pour se prononcer, a rejeté officiellement cette DUP. Le préfet, qui fonde sa décision "sur le droit, uniquement sur le droit", d'après une source proche du dossier, motive ce rejet par le changement de destination du lieu concerné par l'enquête publique, celle-ci ayant été menée avant l'ouverture du lieu de culte.

En clair: si le local de l'avenue Pontremoli était resté vide, l'expropriation aurait été possible. Or, depuis, la mosquée a ouvert…

Un autre élément aurait pesé fortement dans le refus du préfet : la décision du Conseil d'État, la plus haute juridiction administrative, qui a rejeté, le 30 juin, la requête déposée par la Ville de Nice, ordonnant l'ouverture de la mosquée En-Nour.

Le maire de Nice, Philippe Pradal, et Christian Estrosi avaient alors refusé d'obtempérer, obligeant Adolphe Colrat, le préfet d'alors, à se substituer à eux le 3 juillet.

Un recours n'est pas à exclure

Le refus de Georges-François Leclerc de signer cette fameuse DUP siffle-t-il la fin de la partie?

Rien n'est moins sûr. Christian Estrosi, qui n'est pas vraiment homme à lâcher l'affaire, devrait assez peu goûter la décision d'un préfet qui marche ainsi sur les traces de son prédécesseur avec lequel le président de la Région a entretenu des relations exécrables, notamment sur ce dossier très chaud.

Un recours contre cette décision du préfet n'est donc pas à exclure.

De la même manière, Christian Estrosi pourrait bien rappeler au représentant de l'État les conditions fixées par Adolphe Colrat au moment où celui-ci s'était prononcé en faveur du lieu de culte, au détriment de la crèche.

Premièrement, l'absence d'influence étrangère, financière ou religieuse.

Deuxièmement, une gouvernance représentative du culte musulman à Nice et dans le département.

Or aujourd'hui, nul ne sait si ces conditions sont remplies et même si le préfet se prononcera réellement sur le sujet, considérant peut-être que le rejet de la déclaration d'utilité publique de la crèche met fin au débat. Une source proche du dossier assure, toutefois, qu'il "reste vigilant" et que les lieux de culte, En-Nour compris, font l'objet d'une surveillance particulière.

Pas sûr que cela suffise à faire taire la polémique.

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