Qui s’est fait passer pour Éric Ciotti, en diffusant, dans les boîtes aux lettres de Niçois, une fausse déclaration de candidature du député UDR? C’est ce que la justice s’attache à élucider après la plainte déposée par celui qui se lance à l’assaut de la mairie de Nice.
Le 27 août, le député maralpin déclarait sa candidature à l’élection municipale au journal de 13 heures de TF1 avant de diffuser, sur les réseaux sociaux, sa "lettre aux Niçois" de vingt pages. Ce même jour, des milliers d’habitants recevaient, dans leur boîte aux lettres, une fausse déclaration de candidature du président de l’UDR, baptisée "lettre ouverte aux Niçoises et aux Niçois".
Photo apposée sans son consentement
Sur ces feuillets, dont le député maralpin n’est pas l’auteur, figurait sa photo, apposée sans son consentement, et, en bas de page, la reproduction de sa signature. Le rédacteur de ce texte s’exprime à la première personne, se faisant passer pour Éric Ciotti.
"Aujourd’hui, l’occasion se présente enfin, après tant de faux départs, d’être candidat à la mairie de Nice", écrit notamment l’imposteur. "Cette opportunité, je la dois à un épisode que nul n’a oublié: mon départ pour le moins chaotique, spectaculaire et un rien grotesque des Républicains, qui m’a amené à conclure une alliance avec Marine Le Pen. Une rupture que certains ont qualifiée d’idéologique, mais qui, pour être honnête, fut surtout une manœuvre d’opportunité", poursuit le faux courrier, qui loue l’action du maire sortant, candidat à sa réélection, Christian Estrosi.
"Atteinte à l’honneur et à la considération"
Le 2 septembre, le député de la première circonscription des Alpes-Maritimes déposait "plainte contre X pour usurpation d’identité, faux, usage de faux, atteinte à la représentation de la personne d’Éric Ciotti et manœuvres frauduleuse en période électorale". Information confirmée par le parquet de Nice, qui indique qu’une enquête est en cours pour identifier le ou les auteurs de ce courrier.
"Le contenu de cette lettre n’a qu’une seule vocation: porter atteinte à l’honneur et à la considération d’Éric Ciotti", rappelle la plainte adressée au procureur de la République. "Ce courrier tend à altérer le scrutin en portant atteinte à sa crédibilité et sa réputation". Un délit puni d’un an d’emprisonnement et de 15000 euros d’amende.
L’exploitation des caméras de vidéosurveillance de la Ville de Nice permettra-t-elle d’identifier les personnes qui ont glissé la missive litigieuse dans les boîtes aux lettres des Niçois et remonter à leur auteur?
Elément troublant, le faux courrier reprend le vrai slogan du candidat Ciotti: "Le meilleur est à venir", pourtant tenu secret jusqu’à la déclaration officiellement de sa candidature, le 27 août.
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